PrEP : à compter du 1er juin, la primo-prescription en ville devient possible

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

28 mai 2021

 

Actualisation – Suite à l’engagement pris lors de la journée mondiale du SIDA du 1er décembre 2020 par le ministre des solidarités et de la santé Olivier Véran et à l'approbation de la Haute Autorité de Santé (HAS), la prescription initiale des médicaments utilisés pour la prophylaxie pré exposition (PrEP) au VIH est désormais ouverte à l’ensemble des médecins, et notamment aux médecins généralistes. Jusqu’à présent réservée aux médecins hospitaliers ou exerçant dans les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), il sera possible à compter du 1er juin 2021, à tout médecin d’assurer la prescription initiale de la PrEP. Pour faciliter cette prescription, la HAS a publié des Réponses rapides (voir ci-dessous).

Prescrire la PrEP en ville pendant l'urgence sanitaire : la HAS dit oui

France / 6 mai 2021 – Crise sanitaire oblige, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande que tout médecin, notamment en ville, soit en mesure de prescrire la PrEP à un nouveau patient, sachant que la primo-prescription était jusqu'à présent effectuée uniquement par un médecin expérimenté au sein des hôpitaux, ou des Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Afin d'accompagner les médecins de ville dans cette démarche, la HAS publie des Réponses rapides[1].

Baisse des instaurations de PrEP pendant le confinement

La crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19, avec les confinements, la fermeture des CeGIDD et la surcharge des services hospitaliers qu'elle a occasionnée, a entrainé des retards de dépistage, une diminution des instaurations de la PrEP et fragilisé le suivi des personnes exposées au VIH, rappelle la HAS. En témoigne la nette diminution des délivrances (-36%) et des instaurations (-47%) de PrEP pendant le premier confinement, comme l’a montré l'étude pharmaco-épidémiologique EPI-PHARE. De plus, d'après Santé Publique France, 15% des usagers de la PrEP n'avaient pas repris le traitement après ce confinement.

De fait pour la HAS : « sa délivrance en médecine de ville permettrait d'en faciliter le recours et in fine, d'améliorer la prévention du VIH. »

Réponses rapides

La HAS recommande donc que tout médecin intéressé par la prévention du VIH, puisse prescrire initialement et renouveler la PrEP : qu’il pratique en ville, en CeGIDD, en centre de santé, à l'hôpital, en établissement social ou médico-social, etc.

Pour guider les médecins, notamment de ville, dans cette prescription, la HAS a rassemblé au sein d'un même document de Réponses rapides toutes les informations nécessaires à un bon usage de la PrEP : conditions de prescription, contre-indications, effets secondaires, etc. Pour autant, en complément, la HAS recommande aux médecins de suivre une formation à distance ou une formation médicale continue et de s'appuyer sur les réseaux de santé expérimentés dans cette prise en charge, comme les CeGIDD ou les COREVIH (Coordination régionale de lutte contre l'infection à VIH).

A qui prescrire la PrEP ?

Traitement préventif très efficace contre la transmission du VIH lors des rapports sexuels, la PrEP peut être utile à toute personne ayant des pratiques à risque d’infection, quelle que soit son orientation sexuelle. Quelques contre-indications toutefois : personnes séropositives au VIH ou ne connaissant pas leur statut sérologique, insuffisance rénale ou hypersensibilité à certains composants de la PrEP.

Avant d'initier la PrEP, il est recommandé d’effectuer des bilans sanguins (sérologie VIH, hépatite B, bilan rénal).
La première prescription (primo-prescription) est réalisée pour 1 mois et les renouvellements de l'ordonnance pour 3 mois.

La prise peut se faire en schéma continu ou discontinu, selon le profil et les besoins du patient. La consultation de prescription de la PrEP doit permettre de dépister et de traiter les infections sexuellement transmissibles.
Le document explique aussi comment accompagner au mieux le patient lors de l'arrêt de la PrEP.

Compte-tenu du contexte, les consultations de suivi et exceptionnellement la première consultation peuvent être réalisées par téléconsultation, ajoute la HAS.

Dernière précision : la primo-prescription de la PrEP par tout médecin ne sera effective qu'à compter des modifications par l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) des conditions de prescription et de délivrance des médicaments concernés.

 

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