Présentation
Vous recevez aux urgences un patient de 22 ans, venu de ses propres moyens, suite à des plaintes somatiques diffuses qui évoluent depuis quelques mois et qui se sont aggravées ces derniers jours : il a l’impression qu’il n’a « plus le contrôle sur le clignotement de ses yeux et sur son audition ».
Il vit chez ses parents, a obtenu un baccalauréat puis a échoué à deux reprises sa première année universitaire. Il est déscolarisé depuis 4 mois. Il a très peu d’amis.
À l’entretien, vous trouvez que le patient est incurique, ne répond pas à toutes les questions et regarde sans cesse autour de lui, d’un air inquiet, avec une certaine tension interne. Interrogé sur cette angoisse, il affirme que cela fait 1 an qu’il se sent en danger à l’extérieur de chez lui, et qu’il a l’impression que les gens le regardent de travers. D’ailleurs, ces derniers temps, il a même l’impression qu’on parle de lui à la télévision.
Mais ce n’est pas pour cela qu’il consulte aux urgences : en effet, depuis ce matin, il a l’impression que quelqu’un lui impose des pensées « dans ses oreilles », que sa famille lui parle en écho, et qu’il perd progressivement le contrôle de son corps.
Il vous parle aussi de ses intérêts pour la religion et les astres qui sont ses seules distractions : il vous dit même penser être investi par une mission du Christ pour sauver le monde, mais des infidèles tenteraient de lui voler ses pensées, et lui font barrage.
Vous observez que son discours se ralentit progressivement et vous parvenez difficilement à entendre la fin de la phrase. Son discours est peu compréhensible, flou, sans véritable ligne directrice.
Vous appelez sa mère qui vous apprend que son fils est « bizarre », qu’il a arrêté de se rendre en cours, et qu’elle aurait retrouvé des cigarettes de cannabis dans ses affaires. Elle a même dû l’enfermer dans sa chambre à plusieurs reprises car « il faisait trop de bruit, parlait tout seul, et parfois piquait des crises à la maison où il cassait tout ». Cela avait d’ailleurs motivé une hospitalisation il y a 1 an : le patient avait été traité par rispéridone, traitement qu’il avait pris pendant 3 mois, mais qu’il a fini par arrêter, ainsi que son suivi, car « cela ne marchait pas ».
L’examen somatique (bilan sanguin et imagerie) est sans particularité.
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Citer cet article: Cas clinique : plaintes somatiques diffuses chez un jeune homme - Medscape - 12 mai 2021.
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