Prédiabète : une méta-analyse penche en faveur d’un bénéfice de la vitamine D

Caroline Guignot

14 avril 2021

Chengdu, Chine – Une méta-analyse portant sur des patients atteints de prédiabète suggère que la supplémentation en vitamine D réduit le risque de développer un diabète de type 2 et qu’elle permet de rebasculer d’un prédiabète vers une glycémie normale.

Comparer supplémentation en vitamine D vs placebo

Différentes études observationnelles suggèrent qu’une faible concentration sérique de vitamine D 25-OH est inversement associée à l’incidence du diabète. Cette relation est soutenue par le rôle que jouerait la vitamine D au niveau de la fonction pancréatique et de la sensibilité à l’insuline. Cependant, les études d’intervention menées sur le sujet ont conduit à des conclusions contradictoires, principalement parce qu’elles regroupaient de faibles effectifs. Une revue et méta-analyse a été conduite afin de disposer d’un meilleur niveau de preuve.

Tous les essais cliniques randomisés publiés avant juillet 2019 et qui ont comparé la supplémentation en vitamine D au placebo chez des patients ayant un prédiabète ont été inclus, soit des patients présentant une glycémie à jeun comprise entre 5,6 et 6,9 mmol/L, une intolérance au glucose lors du test d’ingestion (7,7 à 11 mmol/L à 2 heures) ou une hémoglobine glyquée (HbA1c de 39-47 mmol/mol).

Diminution de l’incidence du diabète de 11%

Au total, huit études cliniques randomisées parues entre 2013 et 2019 ont été identifiées, soit 4 896 personnes, dont deux ont chacune inclus plus de 1 000 personnes, et avec des durées de suivi comprises entre 6 mois et 5 ans.

À l’issue du suivi, 1 022 personnes, soit 20,9% de la cohorte ainsi formée, avaient développé un diabète de type 2. La supplémentation en vitamine D était associée à une diminution de l’incidence du diabète de 11% (RR : 0,89 [0,80-0,99], I 2 =0%). Les analyses en sous-groupes suggèrent que la réduction du risque est significative chez les sujets non obèses mais pas chez ceux qui sont obèses. Ce résultat est compatible avec le fait que l’obésité est connue pour perturber le métabolisme de la vitamine D. Cependant, les auteurs mettent en garde concernant ce dernier point car la méta-analyse n’a pas été menée à partir des données individuelles. Des études spécifiques seraient nécessaires pour le confirmer.

À l’issue du suivi, 21,2% des sujets sous vitamine D ont basculé du statut de prédiabète à celui de normoglycémique, contre 14,1% dans le groupe contrôle, soit une probabilité d’inverser la tendance diabétique augmentée de 48% (RR 1,48 [1,14-1,92], I 2 =0%). La différence entre les sous-groupes de sujets obèses ou non obèses n’était pas statistiquement significative.

Ces données contrastent avec certaines méta-analyses précédentes : les auteurs soulignent à cet égard que parmi les études récentes que leur analyse a pu intégrer figurent trois études cliniques dont le suivi était long (3-5 ans) et qui représentaient près de 80% de l’ensemble de la cohorte. Aussi, le niveau de preuve de ces dernières donne du poids aux conclusions de cette analyse, selon ses auteurs.

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

 

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