Royaume-Unis--Il est admis que le variant britannique du SARS-CoV-2 (VOC-202012/1) est plus transmissible que les précédents variants. Une étude récemment publiée dans le British Medical Journal confirme qu’il est également plus meurtrier : il induirait une augmentation de la mortalité de 64% et ce principalement entre la 3ème et 4ème semaine après la date de positivité au test PCR[1].
Cette étude a comparé la mortalité à 28 jours de sujets issus de la population générale (hors professionnels de santé et personnes nécessitant des soins) et ayant reçu un test PCR multiplexe positif.
Entre le 1er octobre 2020 et le 28 janvier 2021, 941.518 patients âgés de plus de 30 ans ont eu un test PCR positif. Au total 54.906 sujets avec identification du variant britannique ont été appariés avec autant de sujets infectés par les variants antérieurs.
Ces sujets ont été appariés sur l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’indice de précarité, leur localisation et la date de positivité au test TaqPath (kit de diagnostic multiplexe), et suivis durant 14 jours après la date à laquelle ils ont été positif au test PCR, 85% l’ayant même été durant 28 jours. Parmi cette population, 367 sont décédés dans les 28 jours, soit 0,3% (âge moyen 66,9 ans, majoritairement des hommes).
Sur l’ensemble de la période de l’étude, la mortalité associée au variant britannique VOC-202012/1 dans la population générale était 64% plus élevée qu’avec les variants précédemment en circulation (Hazard ratio 1,64 [1,32-2,04]). Pour 1 000 cas détectés, le variant anglais a provoqué 4,1 morts, contre 2,5 pour le coronavirus classique, concluent les chercheurs des universités d'Exeter et de Bristol.
Le taux de mortalité divergeait entre les 2 groupes après 14 jours. Ainsi, si le taux de mortalité n’était pas significativement augmenté durant les deux premières semaines, il l’était au cours des deux suivantes (HR 2,40 [1,66-3,47]). L’augmentation de la mortalité chez les sujets porteurs du variant britannique pourrait être associée à une augmentation de la charge virale en cohérence avec les propriétés intrinsèques de ce variant. Par ailleurs, le fait que la mortalité soit significativement supérieure 3 à 4 semaines après le test PCR positif par rapport au précédent variant, pourrait suggérer un pic de contagiosité décalé pour des raisons non encore identifiées.
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Citer cet article: Variant britannique du SARS-CoV-2 : 64% plus meurtrier - Medscape - 31 mars 2021.
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