Docteur Junior : quésaco ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

29 mars 2021

France — Depuis novembre 2020, sont arrivés sur le marché les premiers docteurs juniors, plus de 1200. D’ici 2023, l’ensemble des étudiants en médecine (soit environ 6 000) sera entré dans le statut. À quoi ressemble ce statut hybride des docteurs juniors ?

Premier point : il s'applique à l'ensemble des diplômes d'études spécialisées (DES) disposant d'une phase de consolidation dans leur maquette et ne concerne donc pas aujourd'hui la formation en médecine générale.

Le statut de docteur junior concerne les étudiants en 3e cycle qui sont en 3e phase, dite de consolidation. Cette phase de consolidation dure 1 an pour les spécialités de 4 et 5 ans, et elle dure 2 ans pour les spécialités chirurgicales.

(Source La Médicale)

En pratique, le docteur junior bénéficie d’un statut particulier :

  • il est thésé avant la fin de son internat ;

  • il fait des vœux de stage et plus des choix ;

  • il est inscrit à l’ordre dans les 3 mois suivant sa nomination (cotisation symbolique) ;

  • il fait des stages d’un an (et non plus de 6 mois) ;

  • il exerce en autonomie supervisée ;

  • il peut faire plus de gardes séniors (1 nuit, 1 dimanche ou 1 jour férié : 267,82 € ; 1 samedi après-midi : 133,90 €)  ;

  • sa rémunération augmente ;

  • sa protection sociale évolue.

Concernant les vœux de stage, les nouvelles affectations à destination des docteurs juniors fonctionnent via un algorithme qui met en relation les vœux d’affectation exprimés par l’interne et le classement des candidatures par le responsable de terrain de stage (RTS). Cette nouvelle procédure d’affectation est officiellement appelée l’appariement et est surnommée le «Big Matching».

« Sur différents points, son statut s’approche de celui de l’assistant, mais il ne faut pas se méprendre : le docteur junior reste en formation », souligne une plaquette d’information de La Médicale.

Selon l’Article R6153-1-2 du code de la santé publique : « Le docteur junior suit sa formation sous le régime de l’autonomie supervisée, il exerce ses fonctions par délégation et sous la responsabilité du praticien dont il relève. La nature, le nombre et les conditions de réalisation des actes que le docteur junior est en mesure d’accomplir en autonomie supervisée font l’objet d’une concertation entre le docteur junior et le praticien responsable du lieu de stage. La supervision est assurée par un praticien auquel le docteur junior peut avoir recours à tout moment de son exercice. »

Avec plus de responsabilités, la rémunération est plus élevée que celle des internes.

(Source La Médicale)

Enfin, la protection sociale du Docteur Junior est meilleure que celle des internes sur quelques points. Concernant les congés maladie ordinaires, ils passent à 9 mois à 50% au lieu de 6 mois pour les internes. 

(Source La Médicale)

Alors que trois mois se sont écoulés depuis l’arrivée des premiers docteurs juniors, quel est le bilan de la mise en place de cette réforme ? Medscape a posé la question à Evan Gouy, docteur junior en génétique médical et à Gaëtan Casanova, président de l'Isni. Lire leur témoignage dans Docteur Junior : un démarrage poussif.

 

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