Reprise de la vaccination par AZ dans de nombreux pays, tragédie brésilienne…focus sur l’actualité internationale

L’équipe rédactionnelle

Auteurs et déclarations

19 mars 2021

International — En raison de l'évolution de la pandémie COVID-19, nous vous proposons désormais chaque semaine des liens vers une sélection d’actualités internationales couvertes par nos équipes éditoriales locales*.

AMERIQUES

C'est une tragédie. Le Brésil traverse le plus grand effondrement sanitaire et hospitalier de son histoire. Mardi, le pays a enregistré 2 798 décès dus à la maladie Covid-19 en 24 heures, la journée la plus meurtrière de la pandémie à ce jour. Le même jour, un nouveau ministre de la santé a pris ses fonctions, le quatrième depuis le début de la pandémie. Le remplaçant du général Eduardo Pazuello sera le cardiologue Marcelo Queiroga, qui s'est déclaré en accord avec la politique actuelle de lutte contre la pandémie. Le taux d'occupation des lits de soins intensifs est supérieur à 80 % dans 25 États (sur un total de 27) et dépasse 90 % dans 15 d'entre eux, selon un bulletin de la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz). Ce mercredi, 282 400 décès et 11 609 601 cas ont été enregistrés. Jusqu'à présent, 10 389 077 personnes ont reçu la première dose du vaccin (4,91% de la population brésilienne).

Le président des États-Unis, Joe Biden, a annoncé la semaine dernière qu'il souhaitait que tous les adultes américains puissent recevoir le vaccin contre le coronavirus d'ici le 1er mai. Plus de 107 millions de personnes, soit 21% de la population du pays, ont reçu au moins une dose de vaccin, et 38 millions, soit 11,5%, ont été entièrement vaccinés, selon le CDC. Mais tout le monde ne fait pas la queue pour se faire vacciner. Un sondage réalisé au début du mois a révélé que 28 % des adultes blancs et 25 % des adultes noirs ont déclaré ne pas avoir l'intention de se faire vacciner.

Pour tenter de contrer ce problème, Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a publiquement exhorté l'ancien président Donald Trump à encourager ses partisans à accepter la vaccination, en déclarant : « Je suis très surpris du pourcentage élevé de républicains qui disent ne pas vouloir se faire vacciner. » Deux jours plus tard, Trump a fait ce qui lui était demandé et a déclaré : « C'est un vaccin sûr, et c'est quelque chose qui fonctionne. »

EUROPE 

Mercredi a marqué les 100 jours depuis le début du programme de vaccination du Royaume-Uni. Plus de 25 millions de personnes ont maintenant reçu une première dose de vaccin contre le coronavirus, soit près de la moitié de la population adulte. Cependant, le NHS a mis en garde contre une « réduction significative » des approvisionnements en vaccins le mois prochain. L'autorité britannique de réglementation des médicaments, la MHRA, et les conseillers en matière de vaccins, la JCVI, ont publié des déclarations soutenant la poursuite de l'utilisation du vaccin Oxford/AstraZeneca malgré les inquiétudes concernant le risque de thromboses. « Le Royaume-Uni a administré 11 millions de doses du vaccin AstraZeneca et il n'y a pas eu de différence démontrable dans le nombre de thromboses depuis l'introduction du vaccin », a déclaré le professeur Anthony Harnden (JCVI). Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré qu'il serait bientôt vacciné et que ce serait « certainement [avec le] vaccin Oxford/AstraZeneca ».

Suite à l'avis rassurant de l'EMA, l'Allemagne a repris la vaccination avec le vaccin AstraZeneca  après l'avoir interrompue en début de semaine en raison d’une série de 7 cas de thrombose des sinus veineux cérébraux en relation avec une thrombocytopénie et des saignements survenus après la vaccination. Dans 6 cas sur 7, il s’agissait de femmes entre 22 et 48 ans. Trois de ces patients sont décédés.

La réunion du gouvernement fédéral et des états (Impfgipfel) au cours de laquelle devait être discutée la stratégie pour le début des vaccinations dans les cabinets des médecins généralistes (en plus des centres de vaccination) a été reportée.

L'incidence du Covid-19 est en constante augmentation et le variant B.1.1.7 devient de plus en plus dominant, représentant plus de la moitié des cas. L'association allemande des médecins de soins intensifs exige des règles de confinement plus strictes.

En France, la situation épidémique se dégrade et 21 millions de français seront à nouveau confinés pour 4 semaines dans les territoires les plus touchés à partir de samedi.

Un nouveau variant du SARS-CoV-2 (dérivé du Clade 20C), non détecté par les tests PCR, a été repéré en Bretagne, obligeant les autorités sanitaires à mettre en place des mesures spécifiques. 

Aprèsavoir suspendue la vaccination par le vaccin AstraZeneca en début de semaine, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé que le vaccin AstraZeneca serait de nouveau injecté en France dès ce vendredi après-midi en raison de l'analyse rassurante de l'EMA. Il se fera lui-même vacciner  par le vaccin ce jour pour montrer l'exemple. Pour de nombreux soignants, la suspension du vaccin AstraZeneca, même si elle a été temporaire, aura des conséquences à long terme.

Au Portugal, la Direction générale de la santé (DGS) a indiqué que la pression sur les hôpitaux continue de baisser, même si une légère augmentation de l'indice de transmissibilité (Rt) a été détectée (0,83 à 0,84). Selon les données officielles, seule la région du Portugal continental présente un Rt de 0,80. Selon le rapport de situation de mercredi, l'incidence de la maladie dans le pays est de 90,3 cas pour 100 000 habitants. Selon la ministre, Ana Mendes Godinho, on note une réduction de 98% des décès au cours du mois dernier et le nombre de clusters dans les foyers a diminué de 75%.

L'utilisation de masques dans les rues restera obligatoire au moins jusqu'en juillet. En outre, le plan d'assouplissement des restrictions sera revu si le pays dépasse la barre des 120 nouveaux cas quotidiens pour 100 000 habitants sur une quinzaine de jours.

La vaccination avec le vaccin AZ a repris ce jour après avoir été suspendue en début de semaine.

Suite à l'avis rassurant de l'EMA, l'Espagne reprendra l'utilisation du vaccin AZ dans quelques jours après avoir décidé lundi dernier de l'arrêter pendant au moins deux semaines. L'agence de réglementation espagnole (AEMPS) a communiqué que plusieurs cas de thrombose des sinus veineux cérébraux sont survenus chez des personnes récemment vaccinées, dont un en Espagne, deux autres cas étant en cours d'investigation dans le pays. Il reste à décider ce qu'il adviendra des personnes qui ont déjà reçu la première dose (975 661 à ce jour) et si cela affectera l'objectif du gouvernement d'avoir 70% de la population vaccinée d'ici l'été. Malgré cet objectif, jusqu'à présent, plus de 1,7 million de personnes (3,7 % de la population) ont reçu au moins une dose du vaccin et quatre millions de personnes (8,6 % de la population) deux doses.

La diminution des infections a atteint un plateau (106 cas pour 100 000 habitants).

L'Italie avait suivi les autres pays de l'UE et suspendu l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca conformément aux règles nationales de pharmacovigilance. Suite à l'examen positif de l'EMA, la vaccination par AZ reprend ce jour. AstraZeneca représente la grande majorité des vaccins disponibles dans le pays et la suspension a entraîné un arrêt presque total de la campagne de vaccination. Cet arrêt a été un coup de tonnerre, alors que l'Italie fait face au pic de la troisième vague de contagion. Douze régions sur 21 ont atteint le taux d'occupation de 30% des lits de soins intensifs par des patients atteints de Covid-19, ce qui est considéré comme le seuil d'alarme, mais 6 autres régions ont un taux d'occupation supérieur à 50%. L'Italie a vacciné 4 921 000 personnes avec une seule dose et 2 180 000 avec deux doses, soit environ 12% de la population. Le gouvernement a nommé un nouveau comité scientifique pour conseiller les décideurs, comprenant des experts comme le virologue Massimo Galli, dont les « prédictions » sur la pandémie ont souvent été démenties. Galli a été fortement soutenu par le parti de droite Lega, qui fait partie de la grande coalition soutenant le gouvernement de Mario Draghi.

Les autorités polonaises ont reconfiné partiellement le pays en raison d'une hausse continue du nombre de cas positifs au Covid-19.

D'autres pays européens avaient stoppé cette semaine leur utilisation du vaccin AstraZeneca dont le Danemark, l'Islande, la Norvège, la Bulgarie, la Suède, le Luxembourg, Chypre, l'Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie. L'Autriche, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et la Roumanie ont-elles suspendu l'utilisation de certains lots du vaccin. La vaccination a aussi repris aujourd'hui en Bulgarie et en Slovénie.

ASIE-OCEANIE

Mercredi, l'Inde a signalé son plus grand nombre de cas quotidiens de Covid-19 depuis plus de 3 mois, avec 35 871 nouveaux cas. Le seul état de Maharashtra a représenté les deux tiers des cas. L'Inde a administré près de 37 millions de doses de vaccins Covid-19 en date de mercredi.

L'Indonésie a retardé le déploiement du vaccin Covid-19 d'AstraZeneca suite au signalement de cas de thrombose en Europe. Le ministre indonésien de la santé a déclaré qu'ils attendraient un examen de l'OMS sur la sécurité du vaccin. L'Indonésie a également lancé une campagne de vaccination de masse sur l'île de Bali pour les personnes employées dans l'industrie du tourisme, dans le but de relancer le tourisme.

La Thaïlande a accepté d'utiliser le vaccin AstraZeneca COVID-19 ce mardi après un bref retard dû à des problèmes de sécurité apparus en Europe. Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-Ocha a été la première personne à être vaccinée avec le vaccin AstraZeneca.

L'Australie a continué à utiliser le vaccin AstraZeneca COVID-19 malgré la suspension temporaire du vaccin par plusieurs pays européens. Le pays a obtenu près de 54 millions de doses du vaccin AstraZeneca, dont 50 millions seront produites dans le pays.

*Ont collaboré à cet article Aude Lecrubier (Medscape édition française), Leoleli Schwartz (Medscape en portugais), Tim Locke (Medscape Royaume-Uni), Mariana Lopez (Medscape en espagnole), rédaction Coliquio (Allemagne), Sabine Verschelde (MediQuality), Daniela Ovadia (Univadis Italie), Pavankumar Kamat (Univadis pour l’Asie), Sarah Issa et Ben Gallarda (Univadis).

A noter :Ce tour d’horizon donne un aperçu de pratiques cliniques, recommandations, découvertes émergentes au cours de cette pandémie. De manière générale, toutes les informations concernant COVID-19 sont susceptibles de subir une actualisation avec l’avancée des connaissances. Les dates de publication des articles sont plus que jamais importantes. Certaines des informations ci-dessous peuvent également ne pas être en adéquation avec les directives des autorités sanitaires françaises. 

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