HTA et COVID-19 : résultats rassurants de l’enquête FLAHS 2020

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

22 décembre 2020

Virtuel — Les hypertendus ont-ils été plus atteints par la maladie Covid-19 que les autres au cours du premier semestre 2020 ? Leur prise en charge a-t-elle été affectée par le confinement ? L’étude FLAHS 2020 sur la thématique « hypertension et Covid-19 » s’est penchée sur ces deux questions. Le Pr Olivier Hanon (Président du Comité de lutte contre l’HTA, hôpital Broca, Paris) en a rapporté les principaux résultats lors d’une session en ligne des Journées de l’Hypertension Artérielle (JHTA) 2020 et ils sont plutôt rassurants [1].

Pour répondre à ces deux interrogations sur l’impact de la Covid chez les patients hypertendus, des autoquestionnaires ont été envoyés en juillet et en août par voie postale à plus de 6000 individus de plus de 35 ans représentatifs de la population française. 4069 d’entre eux ont répondu et les données ont été ajustées pour l’âge, le sexe, la catégorie socio-professionnelle, la région et l’habitat.

Pas plus de Covid chez les hypertendus

« Les hypertendus n’ont pas été plus touchés par la Covid que les non-hypertendus et ça c’est un résultat tout à fait important », a rapporté d’emblée le Pr Hanon.

En tout, 2 % des personnes non hypertendues ont eu une maladie Covid symptomatique versus 2,7% des hypertendus (différence non significative).

En termes de gravité de la maladie, 6,9% des personnes normotendues ont été hospitalisées pour une maladie Covid-19 versus 10,7 % chez les hypertendus, mais là encore la différence n’est pas statistiquement significative.

Enfin, il n’a pas été observé plus de clusters familiaux chez les hypertendus versus les normo tendus (2,7% et 3%, respectivement).

Les analyses n’ont pas montré de différence en fonction du sexe et de l’âge des patients en ce qui concernait l’incidence de la Covid-19 symptomatique et celle des hospitalisations pour Covid-19. Mais cette absence de différence en fonction de l’âge pourrait être liée à des biais inhérents à l’enquête.

« Ces résultats sur les patients âgés semblent surprenants mais il faut avoir en tête que certains patients âgés sont décédés et n’ont pas pu répondre au questionnaire. Aussi, parmi les répondants, il n’y avait pas les patients en Ephad qui ont souvent été hospitalisés. C’est ce qui explique cette absence de différence chez les patients âgés », a précisé le Pr Hanon.

2 % des personnes non hypertendues ont eu une maladie Covid symptomatique versus 2,7% des hypertendus (différence non significative).

Confinement : les hypertendus ont continué à être pris en charge

Autre résultat rassurant : « La prise en charge a été maintenue pendant le confinement », a indiqué le Pr Hanon. Les hypertendus ont consulté leur médecin généraliste dans 62 % des cas. Ils ont consulté plus souvent que les non hypertendus (37,5%). « Presque deux fois plus, ce qui est logique car les hypertendus ont souvent d’autres pathologies associées », a-t-il précisé.

Les consultations des hypertendus se sont déroulées principalement en présentiel (46%) mais aussi en téléconsultations (5,9%) et par téléphone (9,8% ). A noter toutefois que les téléconsultations ont été moins prisées des plus de 75 ans (3%).

« L’épisode de Covid a été une sorte de point de départ à la téléconsultation qui s’est développée chez les hypertendus mais aussi chez les non-hypertendus […] Toutefois ces nouvelles technologies sont probablement un peu plus complexes pour les plus âgés », souligne l’intervenant.

Concernant la délivrance des médicaments, les hypertendus ont continué à se rendre à la pharmacie (81,4%) alors que 4,1% se sont fait livrer leurs médicaments à domicile et que 0,9% ont arrêté leur traitement. « Très peu de patients disent avoir arrêté leur traitement, ce qui est tout à fait rassurant », commente le Pr Hanon.

« Très clairement au première semestre 2020 en France métropolitaine, la Covid-19 dans sa forme symptomatique et auto-déclarée a concerné de façon comparable les hypertendus traités et la population générale. Aussi, pendant le confinement, il n’y a pas eu de rupture manifeste de soins chez les hypertendus traités et la téléconsultation a eu un développement significatif, en particulier pour la visio-consultation chez les 35-54 ans », a conclu l’orateur.

Très peu de patients disent avoir arrêté leur traitement, ce qui est tout à fait rassurant Pr Hanon

 

 

 

 

 

 

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