France — La stratégie de diagnostic et de dépistage de la maladie Covid-19 en ville évolue vite.
Après plusieurs changements notables rapportés par les autorités sanitaires il y a une dizaine de jours, la HAS a rendu plusieurs avis le 28 novembre en faveur d’une utilisation plus large des tests de diagnostic rapide. Ils concernent l’utilisation des tests antigéniques chez les cas contacts et celle des tests salivaires « rapides » RT-LAMP[1].
Les tests antigéniques recommandés aussi pour les cas contacts
Dans un premier avis, la HAS s’est prononcée en faveur de l’utilisation des tests antigéniques chez les personnes cas contacts qu’elles soient détectées isolément ou au sein d’un cluster. Auparavant, seuls les tests RT-PCR étaient recommandés dans ce cas de figure.
Dans son avis du 8 octobre 2020 relatif à l'utilisation de ces tests, la HAS n'avait pu se prononcer favorablement sur l’utilisation des tests antigéniques chez les personnes contact, faute de données disponibles. « Depuis, de nouvelles publications scientifiques sont parues - et elles sont rassurantes quant à la capacité des tests antigéniques à diagnostiquer efficacement les personnes contact », indique la HAS dans un communiqué [1].
Le délai de réalisation du test antigénique est le même que celui recommandé pour la RT-PCR, à savoir :
le plus tôt possible puis à 7 jours pour les personnes contacts à haut risque (au sein du même foyer qu'un patient contaminé) ;
à 7 jours après exposition pour les autres personnes contact (faible risque).
L’utilisation des tests antigéniques n'est en revanche toujours pas recommandée pour le dépistage de personnes asymptomatiques isolées, faute de données.
Avis favorable pour les tests salivaires « rapides » RT-LAMP intégrés
En parallèle, la HAS a rendu deux avis sur les tests salivaires « rapides » RT-LAMP.
Jusqu’à présent les prélèvements salivaires étaient réservés à certaines situations physiologiques ou pathologiques où le prélèvement nasopharyngé était difficile ou non réalisable : jeune enfant, hémophilie, etc. et uniquement pour les analyses par RT-PCR.
Mais, « un travail a été mené pour savoir si l'analyse de ces échantillons salivaires pourrait se faire par RT-LAMP, cette technique d'analyse moléculaire plus rapide étant déjà validée et utilisée pour des échantillons nasopharyngés », explique la HAS.
Au vu de ces résultats, la HAS a estimé que les tests salivaires RT-LAMP.dits “intégrés” (EasyCov®) – pour lequel le traitement du prélèvement et l'analyse se font au sein d'un même automate, en une action et par un seul opérateur – pouvaient être utilisés chez les patients symptomatiques chez qui un test nasopharyngé est difficile ou impossible.
La sensibilité du test EasyCov® est satisfaisante pour les patients symptomatiques (84 %). En revanche, la spécificité, elle, ne l'est pas : avec 92 %, il est en dessous des performances minimales requises par la HAS (99%*).
Chez les patients symptomatiques pour lesquels le prélèvement nasopharyngé est impossible ou difficilement réalisable, la baisse de performance du test comparée à la RT-PCR est toutefois « compensée par l'acceptabilité et la rapidité de réalisation, avec un résultat en 40 minutes contre plusieurs heures au minimum pour la RT-PCR », selon la HAS.
Cependant, la moins bonne spécificité impose de réaliser un contrôle par un test RT-PCR sur prélèvement salivaire classique en cas de test positif.
L'absence de données cliniques robustes sur les performances diagnostiques d'EasyCov® chez les personnes asymptomatiques ne permet pas de le recommander, à ce stade.
Avis négatif pour les tests salivaires RT-LAMP dits « non intégrés »
En revanche, les tests salivaires RT-LAMP dits “non intégrés”, où le prélèvement est fait puis envoyé pour analyse dans un laboratoire de biologie médicale, ne sont pas recommandés. Leur sensibilité clinique est de 75% et leur spécificité clinique de 94%, contre les 80% et 99%* recommandés.
La HAS considère donc à ce jour que les tests RT-LAMP non intégrés sur prélèvement salivaire ne peuvent être inclus dans la stratégie de dépistage et de diagnostic de la Covid-19.
* La HAS exige en effet une spécificité de 99% pour les différents types de tests de détection du SARS-CoV2 afin de limiter les faux positifs à moins de 1% des tests réalisés.
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Citer cet article: COVID-19 : la HAS favorable à une utilisation plus large des tests « rapides » - Medscape - 3 déc 2020.
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