Paris, France -- Lors d’une session des Journées Nationales de la Médecine Gérénale (JNMG) , le Dr Ludovic Morin (neurologue, Paris) a fait le point sur les différents types de céphalées et abordé le cas spécifique des migraines, en insistant sur les diagnostics différentiels possibles, qui nécessitent parfois une prise en charge urgente.
Migraines : causes et généralités
En préambule, le Dr Morin a précisé que les migraines sont des céphalées primaires fréquentes et invalidantes qui touchent 12 % de la population et 3 à 4 femmes pour un homme.
Il a insisté sur l’importance du dépistage. « 50 % des migraineux n’en parlent jamais à leur médecin et beaucoup de patients ignorent qu’ils sont migraineux », a-t-il expliqué.
Quelles causes ?
Les causes de la migraine sont environnementales et génétiques. Parmi les facteurs déclenchants de la migraine, on note, le manque de sommeil et le stress en tout premier lieu. Mais, ils peuvent être multiples, l’alcool, la grasse matinée, le jeune, la chaleur ou les changements de climat ou les odeurs en sont d’autres.
Il est désormais connu que la migraine est génétique dans 80 % des cas. « Plus de 12 gènes de susceptibilité à la migraine ont été identifiés depuis 2010 », a précisé le Dr Morin. Ils codent pour des protéines impliquées dans des mécanismes qui assurent la transmission des signaux nerveux, comme la régulation glutamatergique.
L’orateur a rappelé que le symptôme le plus caractéristique de la migraine est qu’elle est dans la plupart des cas unilatérale (mais elle peut parfois être bilatérale, notamment chez l’enfant). « On dit qu’elle est alternante, tantôt à droite, tantôt à gauche, mais parfois, elle est bilatérale », a-t-il souligné.
Elle se situe au niveau temporale, rétro-orbitale, ou au niveau du front ou du cou.
Elle est généralement pulsatile, mais pas toujours, a-t-il ajouté.
Son intensité est modérée à sévère avec une augmentation progressive sur quelques heures.
Elle dure entre quelques heures et 3 jours.
Sa fréquence est variable car elle dépend des facteurs déclenchants : de 1 crise tous les 6 mois à 3/semaine.
Elle est associée à une perte d’appétit (parfois une petite anorexie), des nausées voire des vomissements.
Lors de la crise, les patients sont photo et phonophobiques.
Enfin, la douleur est aggravée par l’effort.
En termes de risques associés :
La migraine est associée à un triplement du risque d’AVC mais le risque absolu est faible : 18/100 000/an.
L’association de la migraine et du tabagisme décuple le risque d’AVC.
L’association de la migraine et de la contraception orale multiplie le risque d’AVC par 15.
L’association de la migraine, du tabagisme et de la contraception orale multiplie le risque d’AVC par 35.
L’évolution des migraines est variable. Influencée par le contexte (stress, insomnies…).
La grossesse est associée à une accalmie dans 80 % des cas principalement aux deuxième et troisième trimestres de grossesse.
Les migraines disparaissent à la ménopause chez une femme sur deux.
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Citer cet article: Migraines : attention aux diagnostics différentiels - Medscape - 4 nov 2020.
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