Vitamine D : la carence liée à une probabilité plus élevée d’avoir un test COVID-19 positif

Caroline Guignot

Auteurs et déclarations

28 octobre 2020

Virtuel -- Une étude américaine avance que les patients ayant une carence en vitamine D non traitée ou insuffisamment traitée ont plus de risque d’avoir un test COVID-19 positif que ceux ayant des taux normaux [1]. Par ailleurs, les résultats montrent que ceux qui avaient eu une carence dans les 12 mois et qui avaient été efficacement traités n’avaient pas un tel sur-risque. Ce travail n’apporte aucune preuve de causalité mais vient alimenter les discussions relatives aux pistes préventives ou curatives liées à la vitamine qui sont explorées par certaines équipes.

La vitamine D fait l’objet d’investigations thérapeutiques dans la prévention ou la prise en charge de la maladie Covid-19. Cependant, l’association entre le taux de vitamine D et le risque d’être infecté par le SARS-CoV-2 est mal connue. Une étude d’association menée à partir de la UK Biobank avait écarté l’hypothèse, mais celle-ci avait pris en compte des dosages anciens (jusqu’à 14 ans auparavant). Dans ce travail, des chercheurs américains se sont intéressés au même risque en se limitant aux antécédents de carence traitée ou non traitée dans les 12 mois précédant la période d’intérêt. Ils ont ainsi pu comparer la fréquence d’un test Covid-19 positif entre les populations carencées et non carencées, qu’elles aient ou non été traitées efficacement.

Sur 499 sujets

Au total, la base de données de l’hôpital universitaire de Chicago a permis d’identifier 4 314 patients testés positifs entre le 3 mars et le 10 avril 2020, parmi lesquels 499 avaient bénéficié d’un dosage de vitamine D dans les 12 mois précédents. Le seuil de carence a été établi à 20 ng/mL pour le 25-hydroxycholécalciférol et à 18 pg/mL pour le 1,25-dihydroxycholecalciférol. Parallèlement, les prescriptions de vitamine D ont été recherchées et analysées pour ces patients.

L’âge moyen des 499 sujets identifiés était de 49,2 ans, 75% étaient des femmes, et 68% étaient d’une origine non caucasienne. Parmi eux, 35% avaient présenté une carence en vitamine D dans les 12 mois précédents. Une fois les prescriptions prises en compte, 25% étaient probablement carencées, contre 59% qui ne l’étaient probablement pas (les autres ayant un statut incertain).

Ceux ayant un statut en vitamine D insuffisant avaient un risque relatif accru d'être testés positifs : 21,6% vs 12,2%, soit un risque relatif de 1,77 [1,12-2,81], p=0,02) par rapport aux autres.

Les autres facteurs associés à un test positif étaient l'âge jusqu'à 50 ans et une origine non caucasienne (risque relatif respectif 1,06 et 2,54, p significatifs), ainsi qu’un statut d’immunosuppression (RR 0,39, p=0,005).

 

Cet article a été publié initialement sur Univadis.fr, membre du groupe Medscape.

 

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