POINT DE VUE

COVID-19 : l’expérience fera-t-elle la différence ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

21 octobre 2020

France ― Alors qu’une nouvelle vague de Covid-19 sévit et menace de se prolonger dans un contexte de pluri-pathologies hivernales, sommes-nous mieux armés qu’au printemps dernier ?

Si la dynamique de l’épidémie n’est pas la même qu’au mois de mars, les bras et les lits manquent et font craindre une situation intenable alors que les soignants sont déjà éprouvés par la première vague de Covid-19, certains ayant même déjà fait le choix de quitter leur poste (Lire Démission : une jeune anesthésiste-réanimatrice de l’AP-HP explique son choix).

Dessin Héloïse Chochois : Les soignants au cœur de la tempête

En revanche, un certain nombre d’avancées mais aussi d’enseignements et de retours d’expérience devraient permettre de faire face plus sereinement.

La situation n’est pas comparable s’agissant de la disponibilité des moyens de protection (masques…) mais aussi des tests de diagnostic et de dépistage, même si, sur ce sujet, des progrès sont encore attendus.

Autre bon point, qui découle en partie du premier, cette fois, la médecine générale n’est plus exclue de la gestion de la crise. « Nous ne sommes plus sur la touche », expliquait récemment le Pr Eric Galam (Paris) à Medscape édition française.

Une meilleure organisation

Aussi, sur le plan organisationnel, certains process sont désormais bien rodés comme les parcours des patients Covid ou suspectés de Covid à l’hôpital. Ou, à un autre niveau, le recours à la télémédecine pour limiter l’exposition des médecins et des patients à risque, gérer les patients Covid, et éviter tant que se peut la baisse des consultations observée lors de la première vague pour les pathologies non-Covid. Nous savons désormais que la peur de consulter ou de se rendre aux urgences a augmenté la mortalité lors de la première vague et déjà certaines sociétés savantes comme la Société Française de Cardiologie (SFC) et la Société Française de Neurologie vasculaire (SFNV) appellent à ne pas reproduire cette erreur.

Pas de médicament miracle mais des avancées notables

En termes de prise en charge thérapeutique, si aucun traitement curatif n’a pour l’instant vu le jour, deux éléments clés changent aujourd’hui le pronostic des patients : les corticoïdes qui ont désormais fait la preuve de leur efficacité pour limiter les décès et les complications dans les cas sévères et la mise en place systématique de l’anticoagulation pour prévenir le risque thrombotique. Aussi, des progrès notables ont été réalisés concernant la prise en charge non-médicamenteuse avec une meilleure prise en charge par les urgentistes (Lire : Urgences: pourquoi la seconde vague sera gérée différemment ?) et un recours plus ciblé à la ventilation mécanique en soins intensifs.

Du mieux donc, même si selon les dires du Pr Julien Poissy (médecin réanimateur, Hôpital R Salengro, CHRU de Lille), « il reste encore difficile de savoir si l’évolution de la prise en charge en amont, qui intègre désormais une administration précoce d’anticoagulants et de corticoïdes, permet de réduire le passage en réanimation » (Lire : Quelle prise en charge du COVID-19 en réanimation aujourd’hui? Le Pr Poissy fait le point).

Reste qu'une première génération de vaccins pourrait être approuvée d’ici fin 2020 ou début 2021. Des vaccins dont certains doutent qu’ils constituent vraiment une solution miracle permettant de revenir à la situation que nous connaissions avant le début de la pandémie.

Lire le dossier

Retrouvez les dernières informations sur le COVID-19 dans le  Centre de ressource Medscape dédié au coronavirus

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