COVID-19 et médicaments : où en est-on?

Stéphanie Lavaud

16 octobre 2020

Dans cet article

1. Combattre directement l'infection

La première option consiste à combattre directement l’infection. Deux molécules ont été proposées à cette intention, il s’agit dans les deux cas de deux molécules chimiques de petites tailles, a fait remarquer le Pr Couvreur.

  • Camostat mesylate

Cette molécule est intéressante car elle devrait inhiber la protéine TMPPSS2 impliquée comme co-facteur d’ACE2 – ce qui a été montré in vitro. « Malheureusement, nous ne disposons pas de données cliniques qui le démontrent » indique-t-il.

  • Hydroxychloroquine (parfois utilisée en association avec l’azithromycine)

Cette molécule est susceptible d’agir en inhibant le transfert du génome viral de l’endosome vers le cytoplasme.

Mais, à ce jour, il résulte des 163 essais cliniques réalisés – très controversés, avec beaucoup de biais méthodologiques – qu’il n’y a aucune activité objectivable. D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis un terme à l’étude Solidarity et l’Agence nationale de Sécurité des médicaments (ANSM) a considéré que le « rapport bénéfice/risque de ces traitements hors essais cliniques est défavorable ». « Donc, les choses sont claires », a conclu le pharmacologue.

  • Remdesivir (Gilead)

Il s’agit d’un analogue nucléosidique inhibe la RNA polymérase et perturbe la production d’ARN viral.

Malheureusement, son activité virale est modeste.

Il y a tout de même eu un essai américain avec plus de 1000 patients qui a montré une récupération un plus rapide chez les patients traités par rapport au placebo.

Suite à cette étude, la Commission européenne a donné son feu vert pour la mise sur le marché conditionnelle du remdésivir dans le traitement des patients gravement atteints par le Covid-19.

Mais, malgré tout, la Haute Autorité de Santé considère toujours le service médical rendu comme très faible.

  • Association lopinavir/ritonavir (Abbott)

Ce sont des inhibiteurs de protéases qui inhibent les protéines et enzymes pour la réplication. L’association tient au fait que le lopinavir est rapidement métabolisé par le cytochrome P450, et que le ritonavir en diminue la métabolisation.

Malheureusement, en clinique, un essai chinois a montré qu’il n’y avait aucune activité significative.

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