Fibrillation atriale
« Dans le cas de la fibrillation atriale (FA), pas de changement concernant la prévention par le sport. On insiste bien sur les bénéfices de l’activité physique régulière et modérée sur l’apparition du trouble, tout en rappelant qu’elle peut aussi, à l’inverse, être un facteur favorisant en cas de pratiques intensives. Des nouveautés toutefois avec le traitement par ablation qui pourrait devenir plus systématique », a commenté le Dr Doutreleau.
Selon les experts, la pratique d’une activité physique régulière et modérée est recommandée pour prévenir le développement d’une FA, la plus commune des arythmies (recommandation de niveau IA). Les patients atteints d’une FA sont donc encouragés à faire de l’exercice, après avoir recherché et éliminé des causes éventuelles (anomalie structurelle du cœur, dysfonction thyroïdienne, abus d’alcool, usage de stupéfiant…) (IA).
Chez les hommes atteints de FA, la pratique intensive et répétée d’un sport d’endurance peut induire des arythmies plus fréquentes, en particulier après 50 ans. Il est donc recommandé de les informer de ce risque (IB). Cette association n’a pas été observée chez les femmes.
L’ablation de la FA est recommandée chez les patients présentant des symptômes récurrents et/ou chez ceux qui ne souhaitent pas prendre un traitement médicamenteux en raison de son impact sur les performances sportives (IB). En cas de sport intensif, une ablation de l’isthme cavo-tricuspidien doit également être envisagée en prévention du flutter atrial (IIA) chez ceux prenant des médicaments antiarythmiques de classe I.
Selon le Dr Doutreleau, « la plupart des sportifs constatent que les antiarythmiques ont un impact sur les performances. Ces recommandations sous-entendent qu’il faut aller davantage vers une approche thérapeutique plus radicale, plus systématique. Or, une ablation n’est évidemment pas sans risque et, dans mon expérience, elle a un impact non négligeable sur le contrôle de la fréquence cardiaque, qui peut également se ressentir et dont les sportifs se plaignent par la suite».
« Les recommandations restent toutefois assez floues sur les indications de l’ablation. Faut-il, par exemple, attendre une récidive avant d’envisager l’opération? Par ailleurs, les préconisations sur l’ablation de l’isthme cavo-tricuspidien alors que le patient est déjà sous traitement médicamenteux, ce qui est une nouveauté, me semblent surprenantes.»
En l’absence de récidive, l’activité sportive peut reprendre un mois après l’ablation, « un délai qui apparait plus court que ce qui était préconisé auparavant ». Il reste toutefois à savoir si la poursuite d’une activité physique est un facteur de risque de progression de l’arythmie. Par conséquent, il n’y a pas d’indication sur un niveau d’activité physique sans risque après ablation, précisent les experts.
Il est déconseillé de prendre un antiarythmique de classe I en monothérapie pendant un exercice physique intense (IIIC) en raison du risque de flutter. En cas de prise de flécaïnide ou de propafénone, la pratique d’un sport à un niveau intensif n’est pas recommandé avant deux jours minimum (demi-vie moyenne de ces médicaments) (IIIA).
Chez les patients atteints de FA et mis sous anticoagulant, il est déconseillé de pratiquer un sport avec contact corporel ou à risque de traumatisme (IIIA).
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Citer cet article: Nouvelles recommandations européennes en cardiologie du sport: focus sur les arythmies - Medscape - 6 oct 2020.
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