La durée d’isolement passe à 7 jours

Stéphanie Lavaud

11 septembre 2020

France – Pas de « décisions difficiles» à ce stade mais de nouvelles mesures pour renforcer la lutte contre ce virus, dont la réduction de la période d’isolement de 14 à 7 jours, a annoncé ce soir Jean Castex lors d'une intervention télévisée. L'Ordre national des médecins rappelle, par ailleurs, que les médecins n'ont pas à établir de certificat médical « de non-contre-indication au retour à l'école » comme cela leur est parfois demandé par les établissements scolaires.

Dégradation manifeste 

Face à une « dégradation manifeste » de la situation épidémique en France, avec une augmentation de l’incidence de cas qui atteint désormais 72 cas pour 100 000 personnes contre 57 il y a une semaine, et « une augmentation sensible » du nombre de personnes hospitalisées, « les mêmes qu’au mois de mars », montrant que le « virus n’a pas baissé en intensité », le premier ministre Jean Castex a annoncé une série de décisions à l’issue du Conseil de défense qui s’est tenu ce vendredi après-midi.

L’une d’entre elle, attendue, est la réduction de la durée de la période d’isolement de 14 jours à 7 jours, la période à « véritable risque de contagion », pour les cas positifs et les cas contacts. Contrepartie de ce raccourcissement, il sera demandé un respect strict de l’isolement qui pourra être soumis à des contrôles.

Par ailleurs, au vu des délais et des files d’attente pour réaliser un dépistage COVID, des circuits prioritaires vont être réservés à trois types de population, les cas symptomatiques, les cas-contacts et les soignants ou assignés, travaillant dans un Ehpad ou à domicile, sous forme de créneaux dédiés.

Renfort des mesures au niveau local

En outre, le classement rouge de 42 départements permettra aux « préfets en lien avec les autorités sanitaires et les élus locaux » de déclencher « des mesures supplémentaires de réduction des risques, notamment sur le port du masque, les rassemblements sur les espaces publics, les grands événements ou les horaires d'ouverture de certains commerces ».

Dans deux métropoles, Marseille et Bordeaux, ainsi qu'en Guadeloupe, où est constaté une « évolution préoccupante des contaminations, notamment chez les plus âgés ainsi qu'un taux déjà élevé des hospitalisations », Jean Castex a décidé d’anticiper « compte tenu des prévisions que l’on peut déjà faire « à trois semaines sur l'occupation des lits de réanimation ». Il a ainsi demandé « aux préfets concernés » de lui proposer d'ici lundi, « un ensemble de nouvelles mesures supplémentaires ».

Enfin, Olivier Véran, le ministre de la Santé va reprendre ses points d’information hebdomadaires.

Le premier ministre a aussi rappelé que face à cette épidémie, la stratégie du gouvernement ne varie pas. Il s’agit de « lutter contre le virus en évitant de devoir mettre entre parenthèses notre vie sociale, culturelle, économique, l'éducation de nos enfants et notre capacité à vivre normalement ». Un confinement de toute la population comme celui que nous avons connu au printemps est à éviter. Jean Castex préconise donc d’apprendre à vivre avec le virus pendant encore quelques mois « sans nous laisser entraîner à nouveau dans une logique de confinement généralisé ».

Septaine suivant avis du Conseil scientifique

Rappelons que la décision de raccourcissement de la durée d’isolement, qui prévaut déjà en Suède, fait suite à la préconisation du le Conseil scientifique. Dans son dernier avis, celui-ci recommandait en effet de de renforcer la stratégie d’isolement des personnes infectées ou supposées telles alors que « la situation épidémiologique évolue, passant d’une gestion aiguë de l’épidémie à une gestion à plus long terme, mais qui reste préoccupante, voire inquiétante, dans certaines régions ».

Pour ce faire, les experts proposaient un isolement de 7 jours et non plus 14, comme actuellement.

- A partir du jour du début des symptômes pour les cas confirmés, sans attendre les résultats du test ;

- A partir du jour du prélèvement positif pour les cas asymptomatiques ;

- A partir du jour du contact avec un cas confirmé pour les personnes-contact, suivi d’un test diagnostique réalisé au 7e jour d’isolement, isolement qui sera poursuivi si le résultat du test est positif.

Cette décision prenait appui sur deux observations, l’une clinique, l’autre virologique. D’une part, « la transmission du Sars-CoV-2 à partir des personnes infectées est maximale entre 2 jours avant l’apparition des signes clinique et 5 jours après, et n’a été documentée que très exceptionnellement au-delà du 8e jour d’infection ». D’autre part, « il n’y a pas de virus cultivable au-delà du 8e jour chez les patients confirmés présentant des formes ne nécessitant pas d’hospitalisation, même si de très faibles traces du virus restent détectables par RT-PCR au-delà du 8e jour ».

Cette mesure avait été jugée « fondée » par Mylène Ogliastro, directrice de recherche à l'INRAE de Montpellier et représentante de la Société Française de Virologie, que nous avions interrogée à ce sujet.

 

Pas de certificat médical obligatoire pour le retour des enfants à l'école

Dans un communiqué publié ce jour, l'Ordre national des médecins rappelle que les médecins n'ont pas à établir de certificat médical « de non-contre-indication au retour à l'école ». Depuis la rentrée, des médecins alertent leur ordre sur « les pressions qu'ils subissent pour rédiger de tels certificats pour des enfants porteurs de symptômes évocateurs du Covid-19. Le retour à l'école de l'enfant est possible en cas de « test négatif ou de respect des délais prescrits par les autorités sanitaires », selon le protocole sanitaire des écoles et établissements scolaires adopté par le ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports. 

 

 

 

 

 

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