France -- Suite à la double explosion qui a ravagé la capitale libanaise mardi 4 août, le gouvernement français a décidé d’envoyer un détachement de la sécurité civile et « plusieurs tonnes de matériel sanitaire » sur place afin de « renforcer les hôpitaux ».
La France va envoyer un détachement de la sécurité civile et « plusieurs tonnes de matériel sanitaire » à Beyrouth, capitale dévastée par deux énormes explosions hier soir qui ont fait près d’une centaine de morts et de nombreux disparus encore sous les décombres, a annoncé le président sur Twitter.
« Des urgentistes vont également rejoindre Beyrouth au plus vite pour renforcer les hôpitaux. La France est déjà engagée », a ajouté le chef de l’État.
L’aide promise par la France au Liban s’est concrétisée dès ce mercredi avec l’envoi de plusieurs avions militaires. A leur bord : « un détachement de la sécurité civile (55 personnes, 15 tonnes de matériels) et un poste sanitaire mobile incluant 6 tonnes de matériel et permettant la prise en charge de 500 blessés ».
« Une dizaine de personnels urgentistes doit également rejoindre au plus vite Beyrouth pour renforcer les hôpitaux de la capitale libanaise avec le soutien de la CMA-CGM pour le transport », a annoncé l’Élysée, qui précise que « des éléments français de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban , NDLR) sont déjà intervenus » mardi soir à Beyrouth.
La France travaille encore à « identifier les besoins supplémentaires », précise-t-on de même source.
Le gouvernement libanais pointe du doigt une cargaison de nitrate d’ammonium stockée « sans mesures de précaution » dans le port. « Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution », a dénoncé le Premier ministre Hassan Diab.
Dès à présent, 300 000 libanais sont sans domicile suite à l’explosion dans le port de Beyrouth totalement détruit. Des dégâts sont recensés dans la moitié de la ville. Ce drame intervient alors que le pays vit une crise économique profonde. A ce jour, la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Le nitrate d’ammonium, déjà impliqué dans l’explosion d’AZF
Découvert en 1659 par Hans Rudolf Glauber qui l’avait surnommé « nitrum flammans », le nitrate d’ammonium, de formule NH4NO3, est principalement utilisé comme engrais azoté sous le nom d’ammonitrate, mais il est également doté d’un grand pouvoir oxydant et entre dans la composition de certains explosifs. Ce n’est pas la première fois qu’il est à l’origine d’accidents graves. Le 21 septembre 2001, près de 300 tonnes de nitrates d’ammonium (soit 10 fois moins qu’à Beyrouth) empilées en vrac dans un hangar de l’usine chimique AZF, dans la banlieue sud de Toulouse, avaient subitement explosé causant la mort de 31 personnes, la déflagration avait été entendue à 80 km à la ronde. En 2015, des explosions s’étaient produites dans un entrepôt chimique situé dans une importante zone économique du port de Tianjin en Chine. Le bilan avait fait état de 173 morts et près de 800 blessés.
Selon la Société chimique de France, le nitrate d’ammonium est toxique pour l’homme. Par inhalation de ses poussières, il irrite les voies respiratoires ; par exposition prolongée il provoque des faiblesses, des céphalées et par contact, des irritations de la peau.
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Citer cet article: Après la double explosion à Beyrouth, la France envoie une importante aide humaine et matérielle - Medscape - 5 août 2020.
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