Etats-Unis— Les femmes qui consomment plus de protéines proportionnellement à leur poids pourraient présenter un risque plus faible de développer une fibrillation atriale (FA) au cours des dix années suivantes, selon les résultats d’une analyse secondaire de l’étude Women's Health initiative (WHI) réalisée à partir des données de 99 554 d'américaines ménopausées (âge médian : 64,0 ans).
Ces résultats présentés lors d’une session online de l’ACC 2020 [1] sont toutefois à interpréter avec prudence.
Une incidence de FA plus faible
En moyenne, 15 % des calories totales ingérées quotidiennement par les Américains proviennent de protéines. Pourtant, un régime proportionnellement plus riche en protéines, avec un apport protéique représentant plutôt 25 % de l’apport calorique, serait susceptible d’être plus bénéfique pour la santé., selon le Dr Daniel A. Gerber et coll. (Stanford university, Etats-Unis).
Il ressort de l’analyse que sur une durée de suivi moyenne de 10,1 ans, 21,3 % des femmes ont développé une arythmie complète par fibrillation atriale (ACFA).
Aussi, par rapport aux femmes dans le quartile de consommation protéique inférieur (moins de 58 g/jour), le risque corrigé d’ACFA incidente était plus faible chez :
-les femmes ayant consommé 58 à 66 g/jour de protéines (rapport de risque [RR] : 0,932 ; P = 0,001) ; et
-les femmes ayant consommé 66 à 74 g/jour de protéines (RR : 0,908 ; P = 0,0005).
En revanche, les femmes dans le quartile de consommation protéique supérieur (plus de 74 g/jour) n’ont pas présenté de risque significativement plus faible d’ACFA (RR : 0,951 ; P = 0,186).
L’effet de la consommation de protéines sur le risque d’ACFA incidente n’était pas significativement influencé par l’activité physique.
Le Dr Gerber a déclaré : « Passer d’un apport protéique faible à intermédiaire ne demande pas un effort important. Il s’agit de consommer 10 à 20 grammes de protéines saines supplémentaires par jour, soit l’équivalent d’un filet de poulet ou de saumon, d’un yaourt à la grecque ou de 2 œufs. »
Oui mais…
Interrogé par Medscape Medical News, le Dr Andrew M. Freeman (Cardiovascular Prevention and Wellness, National Jewish Health, Denver), non-impliqué dans l’étude, apporte toutefois un bémol à cette interprétation : « La grande majorité des gens dans le monde occidental consomme probablement déjà trop de protéines […] C'est certainement une étude étonnante mais je ne suis pas parti en me disant « , je dois recommander des plus grandes quantités d’apports protéiques à mes patients, car ils en prennent déjà trop et nous savons qu'un apport trop élevé en protéines est lié à une incidence accrue d’insuffisance rénale, d'insuffisance cardiaque et de nombreux autres problèmes, dont le cancer ».
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Citer cet article: Un apport plus élevé en protéines semblerait associé à un risque plus faible de FA chez les femmes - Medscape - 14 avr 2020.
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