La CARMF propose aux médecins infectés de les inclure dans un essai clinique

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

27 mars 2020

France – Dans l’hexagone, en l’absence de tests et de recensement, le nombre de médecins français contaminés par le coronavirus n’est pas connu, mais ils sont nombreux, d’ailleurs 5 d’entre eux en sont morts. Dans ce contexte, la caisse autonome de retraite des médecins français (CARMF) souhaiterait proposer aux médecins libéraux malades du coronavirus qui seraient volontaires de participer à un essai clinique testant l’hydrochloroquine [1]

Sauver des vies et faire avancer la recherche

Le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF, a écrit mercredi à Olivier Véran, Ministre des solidarités et de la santé, pour lui proposer la « réalisation d’un essai clinique de l’hydroxychloroquine (Plaquenil®) sur les médecins libéraux malades du coronavirus volontaires et la création, sous l’autorité du Ministre, d’une cellule de suivi des médecins concernés ».

Selon la CARMF, « cet essai, réalisé sur des professionnels disposant des compétences scientifiques pour un usage de la molécule dans les conditions de sécurité nécessaires, permettrait sous 10 jours la fourniture de résultats qui pourraient permettre de sauver des vies de soignants et seraient ensuite extrapolables à l’ensemble des français » .

La CARMF, qui gère les indemnités journalières des médecins (Lire COVID-19 : la CARMF prend des mesures exceptionnelles d’aide aux médecins), se dit, quant à elle, « disposée à mettre ses moyens logistiques à disposition pour la réalisation de cet essai et à assurer le relais entre les médecins volontaires et la cellule de suivi mise en place à cet effet. »

Interrogé sur cette proposition de la CARMF lors de son point presse du 25 mars, le Pr Jérôme Salomon, Directeur général de la Santé, ne s'y est pas opposé mais souhaite que l'essai soit cadré  : « On est prêt à étudier tous les protocoles que l'on nous propose dans un cadre classique d'essai thérapeutique, essai de ville, essai hospitalier, proposant des traitements tôt ou post-covid. Tout cela est tout à fait possible et on l'étudie de façon rapide. Mais nous sommes dans un cadre de protocole. Nous souhaitons apporter une sécurité à toutes les personnes qui veulent être incluses dans les essais. Nous favorisons l'acquisition de connaissances scientifiques rapidement pour apporter aux français des réponses, voir si oui ou non telle ou telle molécule a un impact ou n'en a pas.»

Pour rappel, l’hydroxychloroquine (Plaquenil®), une molécule bien connue pour lutter contre le paludisme et certaines maladies rhumatismales, vient d’être intégrée à l’essai clinique européen DISCOVERY dont l’objectif est d’évaluer les meilleures pistes de traitements expérimentaux contre le Covid-19 (Lire COVID-19 : l’hydroxycholoroquine intégrée dans l’essai Discovery) après des résultats chinois positifs et un petit essai très controversé mené par le Pr Didier Raoult.

 

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