Trouble bipolaire : évitez d’initier un traitement à base de valproate chez les patients présentant des épisodes maniaques

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

30 décembre 2019

Saint-Denis, France — En raison de tensions d’approvisionnement sur les spécialités Dépamide et Dépakote, l’agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) recommande aux professionnels de santé de ne pas initier de traitement à base de valproate chez les patients adultes présentant des épisodes maniaques du trouble bipolaire et d’avoir recours au lithium, sauf contre-indication, voire à la carbamazépine, ou aux antipsychotiques indiqués dans cette situation pour les initiations de traitement [1].

Jusqu’en février 2020

Les spécialités Dépamide 300 mg et Dépakote 250 mg et 500 mg comprimé gastro-résistant connaissent des ruptures de stock suite à des difficultés de production rencontrées par le laboratoire Sanofi. Ces tensions d’approvisionnement sont susceptibles de se prolonger jusqu’en février 2020.

Dans ce contexte, l’ANSM recommande aux médecins qui assurent le suivi des patients bipolaires adultes de ne leur prescrire aucune de ces trois spécialités en initiation de traitement et « d’avoir recours au lithium, à la carbamazépine, ou aux antipsychotiques indiqués notamment dans le traitement de l’épisode maniaque, tels que par exemple risperidone, quetiapine, olanzapine ou aripiprazole ».

Contre-indications chez les femmes enceintes et en âge de procréer

L’ANSM rappelle par ailleurs que :

  • chez l’adulte :

    • le lithium est le traitement de première intention chez ces patients ;

    • les spécialités Dépamide et Dépakote, respectivement à base de valpromide et de divalproate de sodium ne sont indiquées dans le traitement des épisodes maniaques du trouble bipolaire qu’en cas de contre-indication ou d'intolérance au lithium ;

  • les dosages entre ces deux spécialités ne sont pas équivalents : 1 comprimé de 250 mg de Dépakote est équivalent à un 1 comprimé de 300 mg de Dépamide ;

  • compte-tenu des risques malformatifs et neuro-développementaux en cas d’exposition in utero , Dépamide et Dépakote sont contre-indiqués : chez les femmes enceintes et chez les femmes en âge de procréer, sauf si toutes les conditions du programme de prévention des grossesses sont remplies.

Par ailleurs, l’ANSM a observé que les tensions d’approvisionnement sur Dépamide et Dépakote peuvent entrainer des reports de prescription vers les spécialités Dépakine 200 mg comprimé gastro-résistant et Dépakine Chrono 500 mg comprimé pelliculé sécable à libération prolongée. Lesquelles, compte-tenu des risques malformatifs et neuro-développementaux en cas d’exposition in utero, sont, elles aussi, contre-indiqués :

  • chez les femmes enceintes, sauf en cas d’absence d’alternative thérapeutique appropriée ;

  • chez les femmes en âge de procréer, sauf si toutes les conditions du programme de prévention des grossesses sont remplies[1] .

 

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