Implant contraceptif Nexplanon : risque de migration notamment dans l’artère pulmonaire

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

11 décembre 2019

Saint-Denis, France — Après une première alerte en 2016, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à nouveau les professionnels de santé à la vigilance sur le risque de lésions et de migration de l’implant contraceptif Nexplanon. De fait, elle reprécise les modalités de pose ou de retrait de l’implant et demande que les patientes soient informées de ce risque [1].

Nexplanon est un médicament contraceptif contenant de l’étonogestrel qui se présente sous la forme d’un petit bâtonnet inséré juste sous la peau vers l’intérieur du bras. Chaque année, environ 200 000 femmes ont recours à Nexplanon, seul implant contraceptif commercialisé en France.

 

30 cas de migration signalés

En février 2019, deux enquêtes de pharmacovigilance portant sur le risque de migration dans l’artère pulmonaire et de lésions neuro-vasculaires au site d’insertion ont montré []qu’en dépit de ces mesures le nombre de signalements de migration dans l’artère pulmonaire en 2017 était d’environ 3,17 pour 100 000 insertions.

A ce jour, 30 cas de migration d’implants Nexplanon dans l’artère pulmonaire ont été signalés à l’ANSM depuis mai 2001 [3].

La cause exacte de ces migrations n'est pour l'instant pas identifiée, indique l’ANSM. « Une des causes pourrait être une insertion trop profonde au moment de la pose, conduisant au positionnement de l’implant directement dans un vaisseau sanguin. Une autre hypothèse serait que la migration survient à distance de la pose, à la suite d’un choc ou à la répétition de certains mouvements. Une particularité anatomique n’est pas non plus exclue ».

Nouveau site d’insertion 

Les professionnels de santé recevront un courrier dans les prochaines semaines pour leur rappeler « l’existence d’un risque de lésions neuro-vasculaires au site d’insertion (pouvant se manifester par des fourmillements ou des troubles de la sensibilité dans la main) et de migration de l’implant notamment dans l’artère pulmonaire, potentiellement liés à une insertion profonde ou incorrecte de Nexplanon ».

Il est indiqué que « les femmes devront être informées de ces risques en amont de la consultation de pose ». Quant aux modalités de pose ou de retrait de l’implant, elles seront également reprécisées.

Ainsi, l’implant devra être inséré à la face interne du bras non dominant, juste sous la peau. Le nouveau site d’insertion se situe en regard du triceps, à environ 8 à 10 cm de l’épicondyle médial de l’humérus et 3 à 5 cm postérieur sous le sillon qui sépare le biceps du triceps.

S’assurer par la palpation de la mise en place

En complément de ce rappel, les femmes se verront remettre au moment de la pose de l’implant, une « carte patiente » complémentaire à la notice, les invitant à vérifier « une à deux fois par mois la présence de l’implant et à contacter rapidement leur médecin ou leur sage-femme si elles ne le repèrent plus au toucher. »

Dès à présent, l’ANSM invite toutes les femmes porteuses d’un implant contraceptif Nexplanon à s’assurer par une palpation délicate qu’il est bien en place. Dans le cas contraire une consultation médicale doit être programmée.

L’ANSM maintient une surveillance accrue de l’implant Nexplanon et invite les professionnels de santé et les femmes à déclarer tout effet indésirable suspecté d'être dû à un médicament auprès de leur Centre Régional de Pharmacovigilance sur le portail des vigilances :  www.signalement-sante.gouv.fr.

 

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