France— Depuis le 1er août, 9 cas autochtones de dengue ont été rapportés dans la métropole alors que deux cas autochtones de zika viennent d’être identifies dans le Var (83). Ces cas autochtones signifient que les personnes ont contracté la maladie sur le territoire national et non lors d’un voyage à l’étranger en zone contaminée[1,2].
En parallèle, le nombre de personnes qui ont contracté la dengue, le chikungunya ou le zika lors d’un voyage à l’étranger reste élevé.
Entre le 1er mai et le 4 octobre 2019, 502 cas importés de dengue, 48 cas importés de chikungunya et 5 cas importés de zika ont été rapportés dans les départements de métropole où le moustique Aedes albopictus (moustique tigre) est implanté.
Ces cas importés sont tous susceptibles d’alimenter la contamination via les vecteurs que sont les moustiques tigres, ce qui augmente d’autant les risques d’apparition de nouveaux cas autochtones.
« Ces constatations incitent les autorités sanitaires à renforcer la vigilance et à diffuser des conseils de prévention à destination de la population pour lutter contre les arboviroses », a indiqué la Direction générale de la santé (DGS), dans un communiqué ce jour[1.]
Quels modes de transmission ?
La dengue, le zika et le chikungunya peuvent être transmis par le moustique tigre présent en France métropolitaine depuis 2004 et aujourd’hui implanté dans 51 départements de métropole. Il transmet ces arboviroses en piquant une personne déjà infectée puis une personne « saine ». Il sévit surtout en journée, avec une activité plus marquée autour du lever et du coucher du soleil. Le zika peut également se transmettre par voie sexuelle, contrairement à la dengue et au chikungunya.
Un deuxième cas de zika autochtone rapporté dans le Var hier
L’identification d’un deuxième cas d’infection autochtone au virus zika a été rapporté hier dans le Var par l’Agence régionale de santé (ARS) PACA[2].
Le 9 octobre dernier, une première personne avait été diagnostiquée dans le même quartier d’Hyères[2]. Ce second cas a été identifié suite à l’enquête qui a été réalisée le 10 octobre par l’ARS Paca et Santé publique France auprès du voisinage. C’est ce que l’on appelle un « foyer localisé » de circulation du virus.
Les deux patients sont aujourd’hui guéris.
Il s’agit des 2 seuls cas autochtones de Zika à avoir été identifiés en 2019 en France métropolitaine.
Dengue : 9 cas autochtones depuis le 1er août
Concernant la dengue, depuis le 1er août 2019, 7 cas autochtones ont été identifiés à Vallauris, dans les Alpes maritimes (06). Deux autres cas ont été identifiés à Calluire, dans le Rhône (69). Il s’agit des premiers cas autochtones confirmés de dengue en région Auvergne-Rhône-Alpes depuis la mise en place de la surveillance renforcée des arboviroses dans cette région il y a 7 ans.
Les actions mises en place
La présence de ces foyers autochtones a incité le Directeur général de la santé à notifier aux préfets le passage des départements des Alpes-Maritimes (06) et du Var au niveau 3 du Plan anti-dissémination de la dengue, du chikungunya et du zika en métropole.
Dans ce cadre, la DGS précise que « pour limiter le risque d’importation et d’implantation en métropole, les personnes qui reviennent d’un pays où circulent les virus de la dengue, du chikungunya ou du zika doivent se protéger efficacement des moustiques, surtout en cas de survenue de fièvre dans les 15 jours suivant leur retour, pour ne pas favoriser la diffusion de la maladie, et consulter sans délai leur médecin en signalant leur voyage récent ».
Aussi, pour le zika, comme pour la dengue, les hôpitaux, les médecins généralistes, les gynécologues, les sages-femmes et les laboratoires d’analyse médicale du secteur ont été contactés pour repérer les personnes qui pourraient présenter des symptômes afin de les signaler aux ARS.
Par ailleurs, « le Plan national anti-dissémination prévoit une surveillance des moustiques vecteurs et des cas humains pour prévenir et évaluer les risques de dissémination, renforcer la lutte contre les moustiques, informer et mobiliser les professionnels de santé, développer la recherche et les connaissances et mobiliser la population pour se protéger et lutter contre la présence des moustiques Aedes albopictus, responsables de la transmission de ces maladies ».
Concernant les cas de zika, par exemple, l’Agence régionale de santé PACA a précisé que sur le terrain, des actions de lutte antivectorielle ont été mises en œuvre par et l’Entente Interdépartementale de Démoustication (EID) Méditerranée, sous l’égide du conseil départemental, dans le quartier de résidence des deux personnes atteintes : recherche du moustique tigre, démoustication, placement de pièges à moustiques et toutes ces actions ont été précédées d’une campagne d’information de la population résidant dans le quartier concerné. En parallèle, les actions de surveillance épidémiologique ont été renforcées pour identifier les personnes qui pourraient être également infectées.
Comment la dengue et le zika se manifestent-t-ils ?
« Les symptômes de la dengue et du zika pouvant ressembler à ceux d’un état grippal, ils peuvent être difficiles à relier à ces maladies et ne sont donc pas systématiquement évoqués », souligne la DGS.
En effet, si la dengue est asymptomatique dans 50% à 90% des cas, lorsque des symptômes se manifestent, ils surviennent dans les 3 à 15 jours qui suivent la piqure par le moustique et peuvent faire penser à un syndrome grippal.
- Forte fièvre de début brutal
- Frissons
- Maux de tête
- Douleur rétro-orbitaire
- Nausées, voire vomissements
- Douleurs articulaires et musculaires
- Plus rarement, éruption cutanée vers le 5e jour des symptômes
La maladie touche indifféremment les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. Le plus souvent bénigne et guérissant spontanément bien qu’invalidante dans de très rares cas, elle peut être responsable de complications sévères imposant une hospitalisation.
Concernant l’infection par le virus zika (incubation de 3 à 15 jours), elle est asymptomatique dans 50% à 90% des cas. Les symptômes se caractérisent par une éruption cutanée avec ou sans fièvre, mais également par des conjonctivites, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, ainsi que des douleurs rétro-orbitaires. L’évolution est généralement favorable avec une guérison spontanée en 2 à 7 jours sans séquelles. Cependant, l’infection par le virus zika peut être responsable d’une rare complication neurologique : le syndrome de Guillain-Barré. Et lorsque le virus a été contracté en cours de grossesse, le virus peut être transmis au fœtus et provoquer dans un faible pourcentage de cas, des complications neurologiques chez le fœtus (microcéphalie, calcifications intracrâniennes, non-fermetures du tube neural, dilatations ventriculaires et atteintes rétiniennes).
Actualités Medscape © 2019
Citer cet article: Zika et Dengue : plusieurs cas autochtones identifiés en métropole - Medscape - 22 oct 2019.
Commenter