L’IA au service de l’oncologie

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Bonjour et bienvenus sur le site de Medscape. Je suis le docteur Manuel Rodrigues — je suis oncologue médical à l’institut Curie, à Paris.

Je vais vous parler aujourd’hui d’intelligence artificielle (IA) en oncologie. C’est un domaine dont on entend beaucoup parler — avec des levées de fonds conséquentes dans le domaine privé, mais également des financements publiques importants pour que la France tente d’être dans les premiers pays à développer l’intelligence artificielle en médecine. En oncologie, elle peut être particulièrement intéressante dans plusieurs domaines.

Grandes avancées dans l’aide au diagnostic

L’IA peut être une aide au diagnostic. Par exemple, en radiologie, des logiciels, des algorithmes ont été développés où on donne, grosso modo, à un ordinateur des milliers d’images en expliquant « voilà une image suspecte, voilà une image non suspecte », l’ordinateur développe des algorithmes et peut, comme ça, à la fin, proposer des prélectures de scanner au radiologue en disant « tiens, voilà une lésion suspecte dans le poumon », pour que le radiologue puisse ensuite se focaliser dessus, voir si effectivement elle est suspecte, ce qu’il en pense.

Dans le même sens, des algorithmes se développent pour reconnaître des tumeurs cérébrales malignes, des glioblastomes, d’autres lésions. C’est d’autant plus important pour les IRM cérébrales, puisqu’il est plus difficile d’aller biopsier un cerveau.

Nous avons aussi, des algorithmes pour reconnaître des mélanomes cutanés par rapport à des grains de beauté. Donc, on apprend à des machines à reconnaître ces mélanomes et les algorithmes sont maintenant très efficients pour pouvoir les reconnaître et les différencier des tumeurs bénignes.

En anatomopathologie aussi l’IA peut être utile pour, encore une fois, proposer une prélecture, orienter l’anatomopathologiste, diminuer le temps de lecture de ses lames et augmenter son efficacité.

Pour guider la thérapeutique ?

Grâce à des algorithmes plus complexes, l’intelligence artificielle peut s’avérer intéressante pour orienter les thérapeutiques, pour trouver de nouveaux biomarqueurs de réponse, prédictifs de réponse à certaines drogues, par exemple à l’immunothérapie. On peut même combiner l’intelligence artificielle basée sur des scanners, par exemple, avec des tests biologiques, pour réussir à mieux prédire l’efficacité d’une drogue.

Nous sommes encore au tout début de l’intelligence artificielle. Mais, elle va très rapidement intégrer notre quotidien, en particulier, en radiologie. A moyen ou long terme, elle intégrera probablement la recherche et s’avérera utile pour les orientations diagnostiques ou thérapeutiques au quotidien.

L’IA sera, en tout cas, une aide, une assistance qui sera donnée au clinicien pour qu’il puisse être plus précis, plus rapide dans ses diagnostics et gagner du temps aux côtés du malade.

 

À bientôt sur le site de Medscape.

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Citer cet article: L’IA au service de l’oncologie - Medscape - 20 sept 2019.