Cancer du sein : les anti CDK4/6 associés à des inflammations pulmonaires sévères

Aude Lecrubier

17 septembre 2019

Silver Spring, Etats-Unis – Les traitements du cancer du sein palbociclib (Ibrance®, Pfizer), ribociclib (Kisqali®, Novartis), et abemaciclib, (Verzenio®, Lilly) peuvent induire des inflammations pulmonaires rares mais sévères, a alerté la Food and Drug Administration (FDA) dans un communiqué le 13 septembre dernier [1].

Pour rappel, ces molécules qui appartiennent à la classe des anti CDK4/6 (inhibiteur de kinases dépendantes de cyclines) sont utilisées en association avec l’hormonothérapie pour traiter les femmes qui ont un cancer du sein HR+, HER2- avancé ou métastatique.

L’agence américaine précise qu’en passant en revue les données des essais cliniques et des études post-marketing de sécurité, des cas de maladies interstitielles pulmonaires et de pneumonies, certaines sévères, voire mortelles, ont été rapportés. La notice de l’ensemble de la classe thérapeutique des anti-CDK4/6 a été modifiée pour faire mention de ce nouveau risque.

La FDA stipule cependant que le rapport bénéfice-risque de ces anticancéreux reste favorable (amélioration de la survie sans progression).

Les recommandations de la FDA

La FDA préconise aux patients :

-d’alerter leur médecin dès que leurs symptômes pulmonaires s’aggravent, notamment en cas de difficultés et d’inconfort respiratoire ; mais aussi de souffle court au repos ou lors d’un faible niveau d’activité ;

-de ne pas arrêter leur traitement sans avis médical.

A ce jour, aucun facteur de risque spécifique n’a été identifié afin de prédire ces cas d’inflammations pulmonaires sévères.

De leur côté, les professionnels de santé sont invités à suivre régulièrement leurs patients pour tout symptôme pulmonaire suggérant une maladie interstitielle pulmonaire ou une pneumonie (hypoxie, toux, dyspnée ou infiltrats interstitiels sur les examens radiologiques) lorsque les causes infectieuses, néoplasiques ou autres ont été écartées.

En parallèle, les médecins doivent interrompre le traitement lorsque les patients ont un nouveau symptôme ou une aggravation des symptômes et l’arrêter définitivement chez les patients qui développent une maladie pulmonaire interstitielle et/ou une pneumonie.

Au final, la FDA presse les patients et les médecins de rapporter tout effet secondaire associé à ce traitement ou à d’autres.

 

 

 

 

 

 

 

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