Paris, France — A l’occasion de la Journée Mondiale de la Prévention du suicide du 10 septembre 2019, la Direction Générale de la Santé (DGS) revient sur la stratégie de prévention régionale en cours de déploiement en France.
Elle rappelle, dans un communiqué[1], qu’en France, le taux de décès par suicide est de 13,7 pour 100 000 habitants, un des taux les plus élevés en Europe, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique et que « le taux de suicide est variable selon les régions voire les territoires, le taux allant dans les départements de 6,2 à 22,6 décès par suicide pour 100 000 habitants, ce qui permet d'alerter sur la situation de certains d’entre eux ».
Le développement de la stratégie régionale de prévention est inscrit dans la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie » avec pour objectif « de mieux repérer et de maintenir le lien avec les personnes à risque suicidaire au plus près de leur lieu de vie ». Elle prévoit notamment de mettre à disposition des agences régionales de santé (ARS) un ensemble d’actions intégrées de prévention du suicide.
Trois actions phares
En tout, trois actions phares sont en cours de déploiement au niveau régional.
La première cible est le maintien du contact avec les personnes ayant fait une tentative de suicide grâce au dispositif VigilanS consistant à recontacter des personnes ayant fait une tentative de suicide. Ce dispositif de veille des suicidants sur une période de 6 mois est opérationnel dans cinq régions, et sera étendu à l’ensemble du territoire d’ici 2021.
En 2019, 5,8 millions d’euros ont été mobilisés pour son financement, et le suivi a concerné 8 353 patients depuis le début de l’année, précise la DGS.
La seconde action concerne la formation actualisée au repérage, à l’évaluation et à l’intervention auprès des personnes à risque suicidaire. « Elle est adaptée aux rôles et aux compétences des personnes formées (professionnels de santé et citoyens volontaires) pour créer un réseau de personnes ressources dans chaque région », souligne la DGS ;
Enfin, des actions ciblées sont développées pour lutter contre le risque de contagion suicidaire. Les personnes exposées directement ou indirectement à un événement suicidaire sont elles-mêmes plus à risque. Il en découle la survenue « d’épidémies » localisées (hôpitaux, entreprises, écoles, ponts, falaises, forêts, etc.) ou sur tout le territoire sous l’influence des médias ou des réseaux sociaux.
Dans ce troisième volet de mesures, il est notamment prévu le soutien au programme national Papageno, qui met en œuvre des solutions innovantes pour tous ceux qui souhaitent s’engager dans la prévention de la contagion suicidaire (centre ressource, modules de formation pour les professionnels de santé, les journalistes…).
L’ensemble de ces actions s’intègrent dans les travaux engagés tant dans les projets territoriaux de santé mentale (PTSM) que dans d’autres outils au service de la politique de santé mentale au niveau local (conseils locaux de santé mentale ou contrats locaux de santé), indique la DGS.
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Citer cet article: Suicide : la stratégie de prévention régionale se renforce - Medscape - 10 sept 2019.
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