Etudiants en santé : un Centre national d'appui à la qualité de vie leur est dédié

Stéphanie Lavaud

22 juillet 2019

France – La ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vidal et la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn ont annoncé cette semaine le lancement d’un Centre national d'appui à la qualité de vie (CNA) [1,2], qui voit se concrétiser l’une des 15 propositions du Dr Donata Marra pour améliorer le bien-être des étudiants en santé. Si les associations étudiantes saluent unanimement ce « dispositif prometteur », elles s’inquiètent cependant de son absence de financement dédié

Répondre à l’urgence

Au cours de ces années, les associations étudiantes ont multiplié enquêtes et études sur la qualité de vie des étudiants en santé pour en arriver à une seule et même conclusion : il est urgent d’agir ! Alertées sur les problématiques rencontrées, Frédérique Vidal et Agnès Buzyn ont donc confié fin juillet 2017 au Dr Donata Marra la rédaction d’un rapport ayant pour objectif de « mieux comprendre pour mieux agir ». Mission dont la psychiatre s’était acquittée, remettant au printemps 2018 un document riche en analyse de la littérature, comparaisons internationales et entretiens de l’ensemble des acteurs, qui « a confirmé l’ampleur des difficultés et l’urgence à agir pour le bien-être des étudiants en santé » reconnaissent les deux ministres [2].

Pour répondre à l’« immense » défi que représente la lutte contre le mal-être des étudiants, les ministres s’étaient engagées en avril 2018 sur 15 mesures identifiées comme des « leviers de transformation ». La réforme des études de santé, avec notamment la disparition des ECNi dans leur forme actuelle en était une, la création de ce centre national d’appui pour la qualité de vie des étudiants en santé en était une autre. L’idée : créer un centre de ressources qui favorise et propose des interventions pour améliorer la qualité de vie des étudiants en santé (QVES). C’est aujourd’hui chose faite (voir encadré).

Ce centre aura-t-il les moyens ?

Si l’ensemble des fédérations d’étudiants en santé, qui participent d’ailleurs au pilotage de la structure, salue « cette mise en place qui était particulièrement attendue », les étudiants n’en restent pas moins vigilants et se montreront particulièrement attentifs à son « efficience ». Par ailleurs, ces associations s’inquiètent que le dispositif, aussi prometteur soit-il, ne dispose « d’aucun financement dédié, contrairement aux annonces initiales des deux ministères ». « Il est nécessaire que des moyens spécifiques soient alloués au CNA pour assurer son bon fonctionnement et qu’il ne soit pas qu’une mesure d’affichage » écrivent-ils dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. Pour remplir correctement ses missions, il devra être « doté de moyens à la hauteur de la tâche qui lui incombe : agir pour le bien-être des futurs soignants et de fait, des patients ».

Ce centre aura-t-il les moyens de ses ambitions ? L’avenir (des étudiants) le dira.

 

A quoi ressemblera le CNA ?

« Ce centre national regroupera l’ensemble des acteurs — représentants des étudiants en santé, représentants des enseignants, conférences, personnalités qualifiées… — de manière très opérationnelle autour de plusieurs thématiques de travail : formations, enquête annuelle, clip de prévention, aide au développement des structures de soutien… » explique le gouvernement [1,2].

Parmi les missions de cette structure :

• Proposer des formations et des recommandations visant à développer la qualité de vie des étudiants en santé à destination des formateurs, des responsables d’enseignement et des représentants des étudiants.

• Favoriser et participer à la recherche dans les domaines de la qualité de vie des étudiants.

• Contribuer à l’évaluation de l’impact des politiques d’enseignements et de leurs réformes sur la qualité de vie des étudiants en santé.

• Accompagner et faire le lien entre des interventions menées dans toute la France sur la thématique de la qualité de vie des étudiants pour diffuser les bonnes pratiques et développer des synergies.

Plus concrètement, des groupes de projets seront mis en place dès la rentrée 2019 sur les thèmes suivants : enquête annuelle sur la qualité de vie des étudiants en santé, réformes des études en santé et la qualité de vie des étudiants, clips de prévention avec Santé publique France, aide aux développements des structures de soutien…

Et la première formation sur la qualité de vie des internes pour les coordonnateurs de Diplômes d’Études Spécialisées de médecine sera organisée dès septembre 2019 avec pour objectif que tous les coordonnateurs de DES puissent participer à améliorer la qualité de vie des internes et aider ceux en difficulté.

 

 

 

 

 

 

 

 

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