Services des Urgences IDF cet été : beaucoup de plages vacantes

La rédaction

4 juillet 2019

Ile-de-France, France – En titrant un de nos articles paru en août dernier « Coup de chaud aux Urgences : le dernier avant la réforme ? » nous faisions visiblement preuve d’un peu trop d’optimisme. A en croire l’enquête flash réalisée cette année encore par l’Agence régionale de santé (ARS), l’été s’annonce une fois de plus compliqué à gérer dans les services d’urgences d’Ile-de-France (IdF), déjà en difficulté en raison de la grève de certains personnels et de la canicule précoce [1].

Anticiper

Réalisée pour la troisième année consécutive, l’enquête flash en IdF pour but de mieux connaitre d’évolution des effectifs médicaux et infirmiers et d’anticiper les difficultés pour les semaines à venir. L’ARS s’adresse directement par mail aux chefs de service pour prendre le pouls de ces services hospitaliers. Soixante-dix-neuf services d’accueil des urgences (SAU) publics, privés, appartenant au Service de Santé des Armées ou encore privés à but non lucratif ont accepté de répondre. S’y ajoutent 29 SAU pédiatriques, 7 SAMU, 33 SMUR et 3 SMUR pédiatriques. Le taux de participation 2019 était de 87 % contre 86 % en 2018 et 76,5 % en 2017.

147 démissions, un chiffre en nette progression

Au premier janvier 2019, et par rapport à la même date en 2018, 237 médecins urgentistes ont quitté leur poste (sur un total de 979 en poste). Au total, au niveau régional tous statuts hospitaliers confondus, l’ARS a enregistré 147 démissions (dont 73 dans les hôpitaux publics et 46 à l’AP-HP). Ce chiffre est en nette progression par rapport aux années précédentes puisqu’il était de 119 en 2018, 73 en 2017 et 43 en 2015. Parmi les autres causes de départ, on note 30 % de passages à temps partiels, 5 % de départs à la retraite et 9 % de mutations extrarégionales.

Les départements les plus concernés par les départs sont Paris (47 départs), la Seine-Saint-Denis (93) avec 41 départs et le Val-d’Oise (95) avec 40 départs.

Des arrivées mais des ETP non pourvus

Pendant le même temps, 244 urgentistes ont pris un nouveau poste dont 82,5 à Paris et 34 dans les Yvelines (78). Les deux départements qui enregistrent le solde le plus négatif sont la Seine-Saint-Denis (93) qui perd 16 ETP et le Val-d’Oise (95) avec - 14 ETP.

C’est en Seine-Saint-Denis que le manque d’effectif médical est le plus important (73 ETP non pourvus sur une cible de 186 ETP), mais d’autres départements souffrent aussi, comme par exemple le département de la Seine-et-Marne (77) avec 57 ETP non pourvus sur 170 ou l’Essonne (91) avec 48 ETP non pourvus sur 145.

Sur le front des infirmiers, il semble que le problème soit un peu moins marqué avec 181 ETP non pourvus sur un effectif cible de 2 881.

Comment remplir les plages vacantes cet été ?

Comment va se passer l’été à venir avec ces problèmes d’effectifs ? En juillet, de 458 (hypothèse basse) à 728 (hypothèse haute) plages de 12h – médecins et infirmiers – sont actuellement non pourvues (contre 531 en 2018). Pour le mois d’aout, les chiffres sont de 567 à 892 contre 711 en 2018. La répartition diffère nettement selon les professions : ainsi, dans en Seine-et-Marne (77), il manque 250 plages médicales contre 36 plages infirmiers alors qu’à l’inverse dans les Yvelines (78), ce sont 132 plages médicales et 280 plages infirmiers qui sont vacantes.

Parmi les pistes envisagées par l’ARS pour anticiper la période estivale, on retrouve le volontariat, l’astreinte médicale en cas d’absence inopinée, le délestage (qui doit rester exceptionnel), le recours à l’intérim, aux FFI, aux anciens internes…

Une fois de plus la question de l’attractivité des urgences se pose pour les soignants. Mais certains préfèrent encore l’ignorer. Pourtant, elle reste plus que jamais d’actualité. 

 

 

 

 

 

 

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