Saint Denis, France- Au cours des dernières décennies, le cancer du poumon à petites cellules (CBPC) a connu très peu d’innovations thérapeutiques. Toutefois, depuis quelques jours, les patients français peuvent bénéficier d’une immunothérapie, l’atelizumab, en ATU de cohorte[1].
L’espoir suscité par l’étude IMpower133
S’il ne représente que 10 à 15 % des cas de cancer bronchique, le pronostic du CBPC est très défavorable avec un taux de survie à 5 ans de seulement 2 %.
Toutefois, les résultats positifs de l’étude IMpower133[2], publiés dans le NEJM et présentés à la World Conference on Lung Cancer (WCLC) à Toronto, fin septembre, ont fait naitre de nouveaux espoirs.
Dans cet essai, 400 patients CBPC de stade 4 ont été randomisés pour recevoir, en première ligne de traitement, un doublet à base de platine (cisplatine + carboplatine/VP16) et l’anti-PDL-1 atezolizumab versus le doublet à base de platine et un placebo (4 cycles de 21 jours).
Après un suivi médian de 13,9 mois, la survie globale était de 12,3 mois dans le bras atezolizumab versus 10,3 mois dans le bras placebo (RR de décès=0,70, IC 95 % 0,54 à 0,91, p=0,007). La survie sans progression était respectivement de 5,2 mois et de 4,3 mois (RR=0,77, IC95% 0,62 à 0,96, p=0,02).
« Il s’agit d’un important progrès dans la prise en charge des cancers du poumon à petites cellules avec bénéfice de survie de l'adjonction d'une immunothérapie par anticorps anti-PDL1 (atezolizumab) au classique doublet à base de platine en première ligne des stades métastatiques », commente le Pr Marie Wislez, oncologue thoracique à l’hôpital Cochin, à Paris
Une nouvelle ATUc
Ces résultats positifs se concrétisent désormais par la création d’une autorisation temporaire d’utilisation de cohorte (ATUc) en France, annoncée par l’ANSM[1].
L’ATUc est octroyée à l’anti-PDL1 atezolizumab (Tecentriq®1200 mg), solution à diluer pour perfusion, pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique à petites cellules de stade étendu en association au carboplatine et à l’étoposide, en première ligne de traitement.
Elle est effective depuis le 6 mai 2019.
« Cette ATUc est délivrée par l’ANSM dans le cadre du nouveau dispositif, prévu par l’article 65 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, en faveur d’un accès rapide et anticipé aux traitements innovants qui permet d’octroyer une ATUc pour un médicament qui dispose déjà d’une AMM dans une indication différente », souligne l’ANSM qui précise que l’évaluation du dossier d’AMM est actuellement en cours au niveau de l’Agence européenne du médicament.
Pour rappel, Tecentriq 1200 mg, solution à diluer pour perfusion, détient une AMM depuis le 21 septembre 2017. La spécialité est indiquée, en monothérapie ou en association, dans certains types de carcinome urothélial et de cancer bronchique non à petites cellules.
« Cette ATUc représente la première opportunité de traitement par immunothérapie des cancers bronchiques à petites cellules et une nouvelle avancée substantielle par rapport au traitement standard qui n’a pas évolué depuis ces 2 dernières décennies dans cette maladie souvent diagnostiquée à un stade avancé », précise l’agence du médicament.
Les modalités d’accès au traitement et de suivi des patients dans le cadre de cette ATUc figurent dans le protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil d’information, disponible sur le site internet de l’ANSM ainsi que sur la plateforme en ligne : www.atu-tecentriq-cbpc.fr |
1.Tecentriq 1200 mg, solution à diluer pour perfusion, détient une AMM depuis le 21 septembre 2017. La spécialité est indiquée, en monothérapie ou en association, dans certains types de carcinome urothélial et de cancer bronchique non à petites cellules.
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Citer cet article: Cancer bronchique à petites cellules : ATU de cohorte pour l’atelizumab - Medscape - 17 mai 2019.
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