POINT DE VUE

AOD : quelles nouveautés à l’ESC 2018 ?

Pr Jean-Philippe Collet

Auteurs et déclarations

19 septembre 2018

Enregistré le 28 août 2018, à Munich, Allemagne

Quatre points essentiels à retenir du congrès de l’European Society of Cardiology (ESC) 2018 sur les anticoagulants oraux directs, avec le Pr Jean-Philippe Collet (La Pitié-Salpêtrière).

TRANSCRIPTION

Bienvenue en direct de l’ESC 2018 à Munich. Je suis Jean-Philippe Collet, de la Pitié-Salpêtrière, et je vais vous parler des anticoagulants oraux directs (AOD) pour lesquels on a eu beaucoup de nouvelles durant ce congrès.

  1. La première et la plus importante, c’est l’AMM européenne pour le rivaroxaban à faible dose en prévention secondaire de la maladie coronaire, mais aussi de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs en sus de l’aspirine versus l’aspirine seule. Donc une étude qui a été publiée il y a un an, une AMM, et cela va arriver sur les ordonnances des patients qui sont à haut risque et pour le long terme, c’est-à-dire au moins 3 ans.

  2. Ensuite on a d’autres nouvelles qui concernent toujours la maladie coronaire, mais en association avec une insuffisance cardiaque. C’est l’étude COMMANDER HF, qui montre des résultats qui sont disons discutés, puisqu’il y a un excès de complications hémorragiques avec un petit bénéfice sur le risque ischémique, mais qui est marginal. Cela ne sera donc probablement pas une indication. Je vous rappelle les critères d’inclusion : ce sont des patients qui avaient une dysfonction ventriculaire gauche, qui n’étaient pas en fibrillation atriale, et encore une fois c’était la faible dose de rivaroxaban qui était associée à des antiagrégants versus des antiagrégants seuls chez des patients qui avaient une maladie coronaire. Donc cela ne remet pas en question l’indication du traitement anticoagulant quand la dysfonction ventriculaire gauche est plus importante, notamment à moins de 20 % et qu’on a des volutes intramyocardiques, mais c’est quelque chose qu’on ne fera pas en routine chez des malades qui ont des dysfonctions ventriculaires gauches modérées.

  3. La troisième nouvelle importante c’est l’étude MARINER sur la prévention de la maladie veineuse thrombo-embolique dans laquelle il y a aussi un excès de complications hémorragiques. C’est donc une indication qui reste compliquée, et à l’heure d’aujourd’hui, la seule étude qui a vraiment été positive, c’est avec le Lovenox à petite dose chez des patients qui sont médicaux, et la plupart des AOD qui ont été testés dans cette indication de la prévention de la maladie veineuse thrombo-embolique chez les patients médicaux, on n’est pas arrivé à des résultats satisfaisants en termes de rapport bénéfice-risque.

  4. Les AOD sont également évalués dans d’autres indications à venir et en particulier le TAVI. Il y a deux études qui sont en cours, GALILEO et ATLANTIS. Ce sont des malades qui sont encore plus fragiles — il faudra attendre encore quelques mois pour avoir les données chez ces patients indépendamment de l’indication pour la fibrillation atriale.

Vous voyez que les choses bougent pour les AOD, que ce soit dans la maladie coronaire, la fibrillation atriale, et également dans les bioprothèses. Il faut donc attendre un peu pour avoir des nouvelles qui vont changer les pratiques.

 

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