Message d’alerte sur le risque de toxicité du paracétamol : donnez votre avis !

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

24 août 2018

Saint-Denis, France – Quel message d’alerte faire figurer sur les boites de médicaments à base de paracétamol afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur les risques en cas de mésusage ? Vous avez un avis, c’est le moment de vous exprimer. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vous y invite [1].

Risques hépatiques

L’intoxication au paracétamol, principale cause d'insuffisance hépatique aiguë, est revenue sur le devant de la scène récemment suite au rapport du procureur de Strasbourg sur la mort de la jeune Naomi Musenga qui envisageait cette cause comme la plus probable. Quoi qu’il en soit, l’ANSM souhaite renforcer les informations présentes sur les boites de médicaments à base de paracétamol afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur les risques hépatiques [1].

Deux raisons à cela, le paracétamol en tête des ventes, est aussi en bonne place des molécules les plus iatrogéniques.

En effet, victime de son succès, le paracétamol – médicament sûr et efficace dans les conditions normales d’utilisation – a vu sa consommation augmenter de 53% en 10 ans. C’est aujourd’hui la substance active la plus vendue en France

Mais, en cas de mésusage, notamment par surdosage en associant plusieurs produits contenant du paracétamol et/ou par non-respect de leur posologie, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas irréversibles : la mauvaise utilisation du paracétamol est la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.

Mais quel message d’alerte faire figurer sur les boites ?

De fait, en plus des mentions obligatoires déjà présentes, l’ANSM envisage la mise en place de mentions à faire figurer sur toutes les boîtes de paracétamol (formes orales et suppositoires – tous dosages confondus) disponibles en officine (sur prescription ou non) :

  • une mention d’alerte sur le risque hépatique, éventuellement complétée par un pictogramme ;

  • des mentions visant à réduire ce risque, d’ores et déjà présentes sur certaines boites.

Et pour atteindre au mieux son objectif, l’ANSM met tout le monde à contriibution dans le cadre d'une consultation publique intitulée « Risque hépatique lié au surdosage en paracétamol : mise en place d’un message d’alerte sur les boites (conditionnement) ».

Toute personne qui le souhaite, du monde de la santé ou non, peut, sur le mode participatif, exercer sa créativité et son sens critique en répondant au questionnaire (disponible ici) que lui soumet l’Agence du médicament.

Il s'agit, au travers de 5 questions de choisir entre différentes formulations, différents pictogrammes à figurer sur les conditionnements. Chaque personne intéressée peut soumettre des idées et faire des commentaires, avant de retourner le tout par mail à l’adresse :

consultation.etiquetage-paracetamol@ansm.sante.fr avant le 30 septembre 2018.

Paracétamol : recommandations de bon usage 

Message-clé : la dose la plus faible, le moins longtemps possible

  • Respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée

  • Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (Utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal)

  • Alerter les populations particulières (-50kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…)

  • Déclarer un effet indésirable sur signalement-sante.gouv.fr

 

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