UVs : encore trop de fausses croyances !

Le blog du Dr Manuel Rodrigues – Oncologue

Quelles connaissances et quelles pratiques ont les Français vis-à-vis de l’exposition aux ultraviolets ? Les réponses du baromètre cancer 2015.

Manuel Rodrigues — Bonjour et bienvenus sur le site de Medscape. Je suis le docteur Manuel Rodrigues — je suis oncologue médical à l’Institut Curie, à Paris.

Eté oblige, je vais vous parler des résultats du Baromètre cancer 2015 . Baromètre cancer, c’est une étude réalisée depuis 2005— avant par Santé publique France et, maintenant, par l’INCa. Tous les cinq ans, ils interrogent environ 4000 personnes en France — représentant, donc, la population — sur des questions autour du cancer.

Attention aux coup de soleil pendant l’enfance et à l’adolescence 

Les résultats du Baromètre cancer 2015 concernant l’emploi des ultraviolets ont été révélés il y a quelques jours. Premier constat : depuis 2010, il y a toujours de fausses croyances concernant les ultraviolets, en particulier sur l’absence de conséquences des coups de soleil dans l’enfance sur la santé à l’âge adulte. A peu près 50 % de la population croit cela. Or, on le sait et il faut le répéter : les coups de soleil déjà, de base, sont un facteur de risque de mélanome, mais sont d’autant plus dangereux qu’ils ont lieu pendant l’adolescence et surtout pendant l’enfance. Et ça, c’est un point absolument majeur, un point critique : plus que l’exposition globale, c’est le nombre de coups de soleil dans l’enfance qui est un facteur associé au risque de mélanome. Sur cette question de la protection dans l’enfance, sept parents sur dix disaient protéger leurs enfants de moins de quatre ans et de faire particulièrement attention — c’est déjà bien. Il faudrait viser, quand même, le dix sur dix, mais si sept, c’est déjà pas mal, en sachant que ce qu’on recommande, effectivement, c’est, d’une part, d’éviter les heures les plus chaudes, les plus dangereuses par rapport au soleil — c’est-à-dire d’éviter l’exposition entre midi et 16 h. Et, en dehors de ces heures-là, de protéger avec un écran total renouvelé toutes les deux heures, normalement, et des vêtements légers, mais des vêtements qui couvrent le plus possible pour protéger du soleil, avec une casquette et des lunettes de soleil — en particulier, encore une fois, chez ces enfants, chez les jeunes enfants. Chez les adolescents, comme on peut s’en douter, les taux de protection sont extrêmement faibles puisqu’il n’y en a qu’un quart, à peu près, qui disent respecter des règles de protection. Chez les actifs, on a le même genre de problème : chez les agriculteurs, les ouvriers, ceux qui doivent travailler au soleil, très clairement ils ne se protègent pas et cela pose des questions, aussi, de santé au travail qui sont insuffisamment abordées.

Les dangers des UVs artificiels

Le dernier point concerne l’exposition aux ultraviolets artificiels, donc les cabines de bronzage. Le taux est à peu près stable, autour de 14 % de la population qui en utilise, mais ça reste, il faut le rappeler, un facteur de risque de cancer, les ultraviolets, et, donc, ces cabines de bronzage font partie des éléments cancérigènes qui nous entourent. Il faut lutter aussi contre cette fausse croyance que de faire des ultraviolets avant de partir en vacances permet de protéger la peau. Non, cela expose la peau. Si on veut protéger la peau pour les vacances, on met une crème de protection solaire ou des vêtements longs, mais faire des UV ne fait qu’apporter, en plus de l’exposition, à un rayonnement mutagène. Après avoir dit cela, j’espère que cela ne vous empêchera pas, quand même, de profiter de ce bel été et de vos vacances. À bientôt sur le site de Medscape.

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Citer cet article: UVs : encore trop de fausses croyances ! - Medscape - 31 juil 2018.