Paris, France – Deuxième étape de la lutte gouvernementale contre le tabagisme, deux traitements de substitution nicotinique sont désormais remboursables. Cette mesure est l’une des 25 du Plan priorité prévention présenté le 26 mars 2018 avec le Premier ministre. Elle vient compléter celles déjà prises, comme l’augmentation du prix des produits du tabac et s’inscrit dans la lutte qu’a entrepris de mener la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en faveur des « victimes du tabac » - celles assujetties à cette addiction potentiellement mortelle.
D'autres substituts nicotiniques viendront compléter la liste
Bonne nouvelle pour les 13 millions de fumeurs quotidiens : deux premiers traitements de substitution nicotinique sont désormais remboursables par l’assurance maladie. Après la gomme à mâcher Nicotine EG (fabriquée par EG Labo), prise en charge par la Sécu depuis le 28 mars, le patch NicoretteSkin (de Jonhson&Jonhson) a été inscrit au remboursement. Un prix unique a été fixé pour chaque produit, quels que soit les dosages ou les parfums : 14,14 euros pour Nicotine EG et 28,55 euros pour NicoretteSkin, remboursés à 65% par l'Assurance maladie. D'autres substituts nicotiniques viendront compléter la liste, mais le « mouvement est progressif car il implique une démarche des laboratoires » est-il précisé.
« Cette prise en charge permet à tous les patients l’accès à ces traitements de substitution, y compris aux plus modestes, indique le gouvernement dans un communiqué [1]. Elle permet, en effet, de supprimer l’avance de frais systématique et d’avoir le même tarif pour un même produit sur tout le territoire, tout en permettant une durée de traitement adaptée à la dépendance ». Les populations les plus démunies sont en effet les plus touchées par le tabagisme au quotidien. Entre 2010 et 2016, le pourcentage de fumeurs quotidiens a continué d’augmenter chez les Français à faibles revenus, passant de 35,2 % à 37,5 % pour cette catégorie sociale, indique le laboratoire Jonhson & Jonhson dans un communiqué.
En remplacement du forfait annuel de 150 euros
Ce remboursement à vocation à remplacer le forfait d’aide au sevrage qui avait cours jusqu’à alors. « Depuis 2016, les fumeurs qui avaient recours aux substituts nicotiniques pour arrêter le tabac, bénéficiaient d’un forfait annuel de 150 euros. Or pour en bénéficier, il fallait avancer les frais puis adresser l’ordonnance et la facture de la pharmacie à la caisse d’Assurance Maladie. Cette démarche lourde, parfois même dissuasive, ne simplifiait pas la tâche des fumeurs. De plus, le montant de ce forfait était parfois insuffisant pour les fumeurs les plus dépendants, dont la durée de traitement est plus longue et donc plus coûteuse » explique le Dr Anne-Laurence Le Faou, responsable du centre ambulatoire d’addictologie, à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (APHP) à Paris et Présidente de la SFT (Société Francophone de Tabacologie) dans le communiqué de presse du laboratoire. Ce forfait sera néanmoins maintenu jusqu’à la fin de l’année 2018 pour assurer la transition.
L’objectif principal de cette mesure est bien évidemment de faciliter l’accès au traitement pour encourager les fumeurs à tenter l’arrêt du tabac. « C’est une démarche et une aide financière qui sont offerts à la population depuis 2000, en Grande-Bretagne où l’on compte 17 % de fumeurs contre 30 % en France » ajoute le Dr Le Faou.
L’avenir dira si l’initiative connait le même succès de ce côté de la Manche.
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Citer cet article: Deux traitements de substitution nicotinique désormais remboursables - Medscape - 25 mai 2018.
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