RADIANCE-HTN SOLO: bons résultats de la dénervation rénale par ultrasons

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

23 mai 2018

Paris, France -- La dénervation endovasculaire par ultrasons permet de faire baisser la pression artérielle de 6,3 mmHg à 8,5 mmHg en moyenne chez des hypertendus modérés à sévères sans traitement médicamenteux conjoint, selon l’étude RADIANCE-HTN SOLO. Dans les pas de l’étude SPYRAL HTN-OFF MED présentée à l’ESC 2017, ces nouveaux résultats pourraient ouvrir la porte à un traitement invasif pour les millions de patients qui souvent ne sont pas compliants à leur traitement antihypertenseur. L'étude a été présentée à l’occasion du congrès EuroPCR 2018[1] et publiée dans le Lancet[2].

Hypertension modérée à sévère

Alors que la plupart des études sur la dénervation rénale se sont concentrées sur une population particulière de patients porteurs d’hypertension artérielle résistante ou grave, les investigateurs de RADIANCE-HTN SOLO ont choisi d’inclure dans leur essai des patients souffrant d’hypertension modérée à sévère traitée par aucune, une ou deux molécules anti-hypertensives.

Au moment de l’inclusion, les patients devaient avoir cessé tout traitement actif sur la pression artérielle depuis 4 semaines. Parmi les critères d’inclusion on note aussi une pression artérielle sans traitement comprise entre 135 /85 et 170/105 mmHg, un âge de 18 à 75 ans, une absence d’insuffisance rénale ou de diabète non contrôlée et une éligibilité à l’angiographie rénale (diamètre artériel bilatéral de 4 à 8 mm, longueur supérieure à 25 mm et absence de sténose de plus de 30 %).

Contre simple angiographie

Les patients âgés en moyenne de 54 ans et dont 38 % étaient des femmes, ont été tirés au sort (74 dans le bras dénervation, 72 témoins) pour être traités par ultrasons ou recevoir une simple angiographie (procédure dite sham, ou procédure placebo). Les patients ont été évalués en aveugle par les investigateurs à 2, 6 et 12 mois grâce à une mesure en cabinet et en ambulatoire de la pression artérielle.

A l’inclusion, l’indice de masse corporel (IMC) était en moyenne de 29,9, la pression artérielle moyenne au cabinet de 155/100 et de 143/87 à la mesure ambulatoire sur 24 h.

Le traitement par ultrasons a pu être délivré avec succès de façon bilatérale chez 96 % des patients avec un nombre moyen d’émissions de 5,4.

Patients sous traitement antihypertenseur exclus de l’analyse per protocole

A 2 mois – et en intention de traiter – les chiffres moyens de pression artérielle diurne ambulatoire ont été abaissés de 8,5 mmHg dans le bras dénervation contre 2,2 mmHg chez les témoins (-6,3 mmHg (95 CI -9,4 a -3,1, p<0,001). En analyse per-protocole – qui a exclu les patients qui avaient continué à prendre leur traitement antihypertenseur – ces chiffres se sont établis respectivement à 8,5 mmHg et 0,1 mmHg soit une différence de -8,2 mmHg (p<0,001).

Au total, 66 % des patients traités par dénervation ont vu leur pression artérielle baisser d’au moins 5 mmHg contre 33 % dans le groupe contrôle.

La baisse de la pression artérielle a été constatée avec les différents types de mesures retenues : à domicile, au cabinet, en ambulatoire de jour, en ambulatoire de nuit et en ambulatoire sur 24 h.

Un traitement bien toléré

A un mois, aucun effet secondaire n’a été rapporté dans les deux bras de l’étude, c’est aussi le cas à deux mois. Le suivi des patients va être prolongé pour une durée de 3 ans afin d’apprécier l’impact thérapeutique et la tolérance à long terme. En parallèle, une étude sur les patients présentant une hypertension artérielle résistante, l’étude RADIANCE-HTN TRIO est en cours d’inclusion.

 

 

 

 

 

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