Los Angeles, Etats-Unis– Une nouvelle technique d’IRM cardiaque qui enregistre et met de côté les mouvements cardiaques ou respiratoires pourrait améliorer la qualité des images et simplifier les procédures, selon une équipe de chercheurs américains. Les premiers résultats sur 20 patients sont publiés dans le Nature Biomedical Engineering du 9 avril 2018[1].
La technique permet de s’affranchir de l’apnée et de la synchronisation à l’ECG et ne nécessite qu’une seule dose de produit de contraste comparé aux multiples doses nécessaires lors d’une IRM cardiaque classique, expliquent les chercheurs.
« Cela sera plus aisé pour les patients en arythmie, lorsqu’il est très difficile de synchroniser les acquisitions aux battements cardiaques et aussi chez les patients qui ne peuvent pas retenir leur respiration – il y a beaucoup de patients qui sont trop malades pour le faire », a indiqué le Pr Anthony G Christodoulou (Cedars-Sinai Medical Center, Los Angeles), auteur principal de l’étude, à nos confrères de Medscape cardiology/theheart.org.
« C’est à la fois plus simple pour les patients et les techniciens. Le dispositif permet potentiellement une acquisition en une seule fois, le rêve des personnes qui travaillent dans le domaine depuis des décennies. Cette technique rend réellement cela possible », explique le Pr Debiao Li (Cedars-Sinai Medical Center, Los Angeles), premier auteur de l’étude.
Comment ça marche ?
La nouvelle technique, qualifiée de « multitâche » par les chercheurs capture les images cardiaques classiques en 2 dimensions et ajoute simultanément 4 autres dimensions, des flux parallèles de données qui représentent les mouvements cardiaques, le cycle respiratoire et les images T1 et T2 pondérées pour la graisse et l’eau.
Les données des 4 dimensions ajoutées sont ensuite classées en 4 séries d’images co-enregistrées grâce à un logiciel afin qu’elles puissent être interprétées côte à côte.

Cartographies du temps de relaxation longitudinal T1 (en haut) et transversal T2 (en bas) par l’IRM cardiaque multitâche sans synchronisation ECG ou apnée. Avec l’aimable autorisation d’Anthony G Christodoulou, PhD, et coll.
Premiers résultats
Dans l’étude réalisée chez 10 patients volontaires sains et 10 patients atteints d’une maladie cardiaque, le temps total d’imagerie calculé sur 3 séries séparées d’IRM cardiaques était fortement réduit, achevé en seulement 90 secondes.
La technique est actuellement testée dans plusieurs centres dans le monde mais elle n’est pas utilisée en pratique clinique.
Elle a fait l’objet d’une demande de brevet provisoire « Low-rank tensor imaging for multidimensional cardiovascular MRI » (USSN 15/495,588) par les auteurs.
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Citer cet article: Un nouveau dispositif d’IRM cardiaque capable de s’affranchir des artéfacts - Medscape - 23 avr 2018.
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