Dengue à la Réunion : une menace épidémique pour les autres pays, selon l’OMS

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

2 mai 2018

 

Genève, 2 mai 2018 -- Actualisation :  Selon l’OMS, l’actuelle épidémie de dengue qui touche La Réunion est « sans précédent » et qu’ « elle pourrait s'étendre à d'autres pays par le biais des touristes et des voyageurs ». L’organisation se fonde sur une analyse comparée du nombre des cas entre 2017 et 2018 : ainsi, dans la seule semaine du 16 au 23 avril, 428 cas probables ont été recensés contre 100 la même semaine l’année précédente. Depuis le début de l’année 50 personnes ont été hospitalisées pour dengue grave contre 12 pour toute l’année 2017.

L'OMS considère que tous les cas sont autochtones, et qu’ils n’ont pas été importés par des touristes ou des voyageurs. Cette épidémie fait suite à plusieurs années plutôt calmes sur le front de la dengue, même si l’OMS n’exclut pas la circulation de virus peu symptomatiques. Les habitants seraient donc peu immunisés, ce qui aurait contribué à faire flamber la maladie.

Le principal stéréotype circulant est DENV-2 (537 cas confirmés sur 1 816 testés).

Le 25 avril 2018, l’ARS Océan indien précisait que la tempête tropicale Fakir qui est survenue du 20 au 24 avril avait probablement généré ou remis en eau de très nombreux gites et qu’une prolifération des moustiques était attendue pour les semaines à venir.

En dehors des mesures de prévention habituelles, l’ARS ne préconise pas d’autres approches, et notamment pas de vaccination contre la dengue. Ce traitement préventif n’est en effet désormais plus indiqué sans tests sérologiques préalables.

La dengue fait son retour dans les territoires français de l’hémisphère sud

Nouvelle-Calédonie. Ile de la Réunion/ 26 février 2018 -- Comme chaque été austral, les territoires ou départements français proches du pôle sud sont concernés par des épidémies de dengue.

Nouvelle-Calédonie : la population non immunisée contre le type 2

Si en 2017, la Nouvelle Calédonie avait vécu une période épidémique de dengue de type 1 (4 500 cas, 11 morts), cela faisait 20 ans que le territoire n’avait pas connu d’infections par un virus de type 2. La population néo-calédonienne n’est donc pas immunisée et c’est ce qui inquiète le gouvernement local. Plusieurs territoires sont concernés par cette arbovirose qui a été à l’origine de plus de 100 cas récents depuis le 1er janvier 2018. Les autorités sont d’autant plus inquiètes que les conditions météo sont actuellement favorables au développement des moustiques vecteurs en raison de pluies importantes.

La Réunion en pré-alerte

Si à la Réunion aucune épidémie de dengue n’est actuellement déclarée, l’Agence régionale de Santé (ARS) Océan Indien annonce le passage en dispositif 2B en raison d’une circulation intensifiée du virus : 36 nouveaux cas ont, en effet, été recensés depuis 2 semaines portant à 61 le nombre de personnes atteintes depuis le début de l’année.

Certaines villes (Saint-Gilles, Saint-Paul) sont identifiées comme zone de circulation active du virus, cette dernière étant facilitée par les fortes chaleurs et les pluies.

Des mesures spécifiques de sensibilisation des populations ont été prises, mais l’ARS reconnaît que « le risque de survenue d’une épidémie est à présent considéré comme élevé ».

 

 
Le risque de survenue d’une épidémie est à présent considéré comme élevé.
 

 

 

 

 

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