2. Historique : de Hans Berger à Barry Sterman
Le Dr Jean-Marie Batail fait remonter les origines du neurofeedback à la découverte de l'électroencéphalogramme (EEG) par Hans Berger dans les années 30. Le neuropsychiatre allemand est, en effet, le premier à amplifier une activité électrique cérébrale faite d’ondes alpha, présentes préférentiellement lorsque le sujet est au repos, a les yeux fermés, sans tâche cognitive particulière.
Ce sont ensuite des neurophysiologistes français, Gustave Durup et Alfred Fessard qui, quelques années plus tard, montrent que ce rythme est conditionnable. Ils constatent que l’on peut notamment provoquer l’arrêt de ce rythme alpha via des tâches d’attention sélective (auditives notamment). Ils décrivent alors que « l’attitude mentale du sujet va intervenir dans le déterminisme de la réaction d’arrêt ». Ce sont les premiers travaux qui montrent que lorsqu’un sujet effectue une tâche cognitive, il peut contrôler sa réaction alpha.
Des expériences qui sont reproduites ensuite par les canadiens Herbert Jasper et Charles Shagass en 1941.
Mais, c’est véritablement Jean Delay qui, 10 ans après la découverte de l’EEG, va introduire le terme de psychophysiologie en liant l’état électrique (ondes cérébrales) avec l’état mental. En décrivant l’EEG comme une « technique nouvelle permettant d’étudier l’antique problème des raccords de la pensée et du cerveau », le psychiatre rompt avec la mouvance qui sépare le corps et l’esprit.
En 1962, Barry Sterman et Wanda Wyrwicka réalisent de nombreux travaux sur le rôle du rythme sensorimoteur (RSM) et démontrent que l'on peut apprendre à des chats à modifier leur activité EEG, en particulier ces rythmes SRM, et que cet entrainement peut même avoir un effet thérapeutique en rendant les félins moins sensibles à un agent pro-convulsivant, le monométhylhydrazine (MMH). En 1972, la même équipe met au point le premier protocole de neurofeedback à visée thérapeutique chez l'homme.
La technique va connaître un certain essor dans les années 70 avant de tomber en désuétude dans les années 80 et 90, pour mieux resurgir à partir des années 2000. Ce nouvel élan coïncide avec le développement des techniques de neurofeedback guidées par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) en temps réel.
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Citer cet article: Neurofeedback : une technique d’avenir en psychiatrie - Medscape - 21 févr 2018.
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