Neurofeedback : une technique d’avenir en psychiatrie

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

21 février 2018

Dans cet article

Paris, France – Loin d’une certaine image de « charlatanisme new age », le neurofeedback connait ses dernières années un renouveau, grâce notamment aux avancées technologiques (comme l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle).

A la frontière entre les neurosciences, la psychophysiologie et le mode des interfaces cerveaux-machine, la technique consistant à renvoyer à un individu des informations sur son activité cérébrale en temps réel, lui permettant ainsi d’apprendre à mieux en contrôler certains aspects, est désormais aussi en phase avec les nouvelles aspirations en termes d’empowerment.

Si son niveau de preuves reste toutefois controversé, « il est important de continuer à développer des protocoles et des réflexions pour valider cette technique en psychiatrie et répondre à l’exigence de la médecine fondée sur les preuves » ont expliqué les jeunes psychiatres de la section NexT (Neurofeedback Evaluation & Training) de l'AFPBN (Association Française de Psychiatrie Biologique et Neuropsychopharmacologie).

Lors d’une session du congrès de l’Encéphale 2018, trois de ses membres fondateurs, les Drs Jean-Marie Batail (Rennes), Jean-Arthur Micoulaud-Franchi, (Bordeaux) et Thomas Fovet (Seclin) ont exposé en quoi consiste le neurofeedback et où en est l’état de la recherche dans le trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité (TDAH) et la dépression [1].

1. Apprendre à contrôler son activité cérébrale

Qu’est-ce que le neurofeedback ? Sous ce nom un peu abscons se cache une méthode thérapeutique non invasive qui répond à un concept plutôt moderne, puisqu’elle vise à apprendre à un sujet à autoréguler ses fonctions cérébrales. Le neurofeedback consiste en effet à enregistrer l’activité cérébrale (historiquement via un électroencéphalogramme), qui est numérisée et traitée en temps réel.


Principe du neurofeedback (emprunté à la ref [2])

On en extrait un paramètre d’intérêt (lié par exemple au processus attentionnel) avant de restituer l’enregistrement au patient sous forme auditive ou visuelle sur l’écran d’un ordinateur (voir schéma ci-dessus). Grâce à ce dispositif et à des boucles d’entrainement, le sujet peut apprendre à contrôler son activité neuronale en se basant sur le feedback en temps réel des mesures d’activité de la cible retenue [2]. L’objectif, à terme, est de réduire l’intensité des symptômes et donc d’obtenir un effet thérapeutique.

Le neurofeedback fait partie des techniques de « biofeedback » - que l'on peut traduire en français par les termes « rétrocontrôle » ou « rétroaction biologique » , un procédé qui permet à un individu d'apprendre à modifier son activité physiologique (ondes cérébrales, fonctions cardiaques, respiration, activité musculaire et température cutanée) dans le but d'améliorer sa santé et ses performances.

L’activité cérébrale peut être mesurée au moyen de différentes techniques. Les plus fréquemment utilisées sont l’électroencéphalographie (EEG) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

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