Aluminium dans les vaccins obligatoires : une requête déposée au Conseil d’Etat au nom du principe de précaution

Jean-Bernard Gervais

Auteurs et déclarations

27 décembre 2017

Paris, France — Les opposants à la vaccination obligatoire ne désarment pas. Malgré l’adoption de l’extension vaccinale à onze vaccins (coqueluche, Haemophilus influenzae b, hépatite B, méningocoque C, pneumocoque, rougeole, oreillons, rubéole, diphtérie, tétanos et poliomyélite) actés dans le PLFSS 2018, les recours en justice se multiplient. Dernier en date : un collectif de 3000 personnes, représenté par Maître Jacqueline Bergel, a déposé une requête le 14 novembre dernier devant le Conseil d’Etat, rapporte Le Monde . L’avocate demande, en vertu du principe de précaution, l’interdiction des sels d’aluminium dans les vaccins obligatoires. Les plaignants exigent que ces sels d’aluminium soient remplacés par des adjuvants alternatifs comme le phosphate de calcium.

 
L’avocate demande, en vertu du principe de précaution, l’interdiction des sels d’aluminium dans les vaccins obligatoires.
 

Responsables de tous les maux selon le Pr Joyeux

La défiance vis-à-vis des sels d’aluminium dans les vaccins est partagée par de nombreux porte-parole des partisans anti-vaccins. Le Pr Henri Joyeux, par exemple, rend les sels d’aluminium responsables de nombreuses pathologies. Selon lui, l’absorption d’aluminium cause des ostéomalacies, observées chez les insuffisants rénaux. Et il ajoute : « des études épidémiologiques ont établi une relation entre l’exposition professionnelle aux poussières d’aluminium et les cancers du poumon et de la vessie. Elles ont conduit le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) à classer la production d’aluminium dans le groupe 1 des cancérogènes. » Pour le Pr Joyeux, l’aluminium est aussi biopersistant et neurotoxique. Il serait responsable d’encéphalopathie, de maladie d’Alzheimer, de sclérose latérale amyotrophique, d’autisme.

Au-delà des propos du Pr Joyeux, les opposants aux sels d’aluminium font également référence aux études du Pr Romain Gherardi, chef du service neuromusculaire à l’hôpital Henri Mondor (Créteil). La presse s’en était fait l’écho en septembre dernier, évoquant, à l’instar du Parisien,  « un rapport qui dérange » (voir notre article).

Particules biopersistantes pour le Pr Gherardi

Il s’agit du « Projet BNAA-Vacc, étude portant sur la biopersistance et neuromigration des adjuvants aluminiques des vaccins : facteurs de risques génétiques et neurotoxicité expérimentale », dont les résultats présentés le 8 mars 2017 à l’ANSM, commanditaire et financeur du projet, ont fait l’objet d’un compte-rendu, disponible sur le site de l’ANSM.

Tout démarre quand, en 1998, la sécurité des vaccins est mise en cause par l’équipe du Pr Gherardi qui observe une « série de 18 patients présentant des myalgies, asthénies intenses et arthralgies […]. Des investigations sont alors lancées. Résultat : « Le conseil consultatif pour la sécurité des vaccins (CCSV) mondial conclut à un lien de causalité très probable entre l’administration du vaccin contenant de l’hydroxyde d’aluminium et la présence de la lésion histologique de la myofasciite à macrophage (MFM) », établit le compte-rendu de l’ANSM. Parallèlement, « de nombreux rapports ont été publiés notamment par l’Académie de médecine, « les adjudants vaccinaux, quelle actualité en 2012 ? » qui conclut qu’aucune preuve de toxicité neurologique imputable à l’Al.de l’alimentation ou des vaccins n’a pu encore être fournie à ce jour ».

Lors de cette séance de présentation dédiée au projet « BNAA-Vacc », Guillemette Crepeaux et Baharia Mograbi, qui travaillent dans l’équipe de Romain Gherardi, sont revenues sur les points saillants de leurs travaux expérimentaux ayant trait à la biopersistance & neurotoxicité des adjuvants vaccinaux à base d’oxyhydroxyde d’aluminium. Dans l’une de ces études, l’équipe conclut que « les résultats observés neuf mois après l’injection démontrent très clairement que les particules injectées dans le muscle sont biopersistantes à très long terme, puisqu’elles sont encore détectables dans les tissus, le muscle injecté, la rate et les ganglions lymphatiques comme inguinaux ».  Pour Baharia Mograbi, « seul 1 % à 3 % de la population vaccinée développe des pathologies post-vaccinations, car cet échantillon est vraisemblablement incapable d’éliminer le toxique aluminium […] Leur hypothèse est que le polymorphisme pouvait diminuer l’autophagie et la prise en charge des nanoparticules en augmentant leur toxicité  […] si les vaccins sont responsables du développement de la pathologie, ils ne sont pas pathogènes pour autant. En effet, ils n’entraîneront aucune pathologie chez les personnes non prédisposées au polymorphisme. »

Recherches au point mort

A l’issue de cette présentation, deux des trois experts ayant revu les rapports d’étude se sont montrés favorables à la poursuite des recherches. L’ANSM a donc rédigé un avis proposant d’approfondir certains volets de ce projet d’étude et de transférer le dossier « vers des organismes de recherche institutionnels plus puissants ». Depuis, les recherches sont au point mort.

Quoi qu’il en soit, c’est sur ces études que se base la plainte déposée devant le Conseil d’Etat. Du coté du ministère de la santé, Agnès Buzyn a affirmé à l’Assemblée fin juillet que les vaccins « ne sont pas nocifs pour la santé, ainsi que tous les rapports le montrent ». L’ANSM pour sa part a publié un communiqué en septembre indiquant qu' « aucun signal de sécurité lié à l'aluminium contenu dans les vaccins n'a conduit à ce jour à remettre en cause le rapport bénéfice / risque des vaccins contenant de l’aluminium, en France et à travers le monde ».

Que répondra le Conseil d’Etat au collectif ?

 
Si les vaccins sont responsables du développement de la pathologie, ils ne sont pas pathogènes pour autant. En effet, ils n’entraîneront aucune pathologie chez les personnes non prédisposées au polymorphisme.
 

 

 

 

 

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