Washington, Etats-Unis — Les femmes atteintes de stéatopathie non-alcoolique (Non-Alcoholic Fatty Liver Disease ou NAFLD) présentent un risque cardiovasculaire équivalent à celui des hommes. La maladie du foie semble donc gommer l’écart de risque CV entre les sexes.
Ce résultat a été présenté par le Dr Alina Allen (Mayo Clinic, Rochester) lors du Liver Meeting 2017, congrès de l’American Association for the Study of Liver Diseases.
« Dans la population générale, il est connu que le sexe féminin est un facteur protecteur vis-à-vis du risque cardiovasculaire », a-t-elle indiqué, en désignant les facteurs hormonaux comme probables responsables. « Ceci n’est plus vrai chez les sujets atteints de NAFLD ».
Même incidence, et survenue plus précoce chez les femmes
L’étude a été menée sur les données du Rochester Epidemiology Project, et porte sur 3869 personnes diagnostiquées comme porteuses de NAFLD entre 1997 et 2014. Ces sujets ont été comparés à une cohorte contrôle de plus de 15 000 personnes, recrutées dans la population générale.
Dans l’ensemble des deux cohortes, 1375 évènements CV et 1551 décès ont été dénombrés sur une période de suivi de 7 ans.
Dans la cohorte NAFLD, le risque relatif d’évènement CV chez les femmes par rapport aux hommes, était de 0,94. Dans la cohorte contrôle, ce même risque relatif était de 0,77.
Il faudrait donc en conclure que le foie gras représente un facteur de risque CV plus important chez les femmes que chez les hommes.
Même si l’étude, de par son caractère rétrospectif, ne peut aboutir à cette conclusion, un autre résultat suggère malgré tout un impact CV particulièrement marqué chez les femmes : dans la cohorte NAFLD, les évènements CV surviennent 3 ans plus tôt chez les femmes (50 vs. 53 ans chez les hommes), tandis que dans la cohorte contrôle, ces mêmes évènements surviennent 9 ans plus tard chez les femmes (67 vs. 58 ans).
A confirmer prospectivement
Outre le caractère rétrospectif de l’étude, les données présentent diverses limites, liées notamment à la difficulté du diagnostic de NAFLD. « Nous devons suivre une population prospectivement, et regarder si les calculs de risque doivent être modifiés en cas de NAFLD », a indiqué le Dr Allen.
Cette étude « pourrait nous faire changer de paradigme dans notre façon d’aborder le profil de risque chez les femmes », a estimé le Dr Norah Terrault (University of California, San Francisco), qui modérait une conférence de presse.
« Il faut bien comprendre qu’à côté du surpoids, de l’hyperlipidémie ou du diabète, la NAFLD est un facteur de risque CV en soi ».
Les Drs Allen et Terrault déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt en rapport avec le sujet. |
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Citer cet article: Vincent Bargoin. Foie gras : chez les femmes atteintes de NAFLD le risque CV rejoint celui des hommes - Medscape - 3 nov 2017.
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