Paris, France—Cette année, le 7ème congrès sur la sclérose en plaques de l’European Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis (ECTRIMS) est organisé conjointement avec l’Americas Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis (ACTRIMS). Il ouvre ses portes du 25 au 28 octobre à Paris et réuni plus de 10 000 participants.
Focus sur l’actualité thérapeutique
Au cours du congrès, plusieurs essais thérapeutiques majeurs récents seront analysés dont l’essai de phase 3 SUNBEAM avec l’ozanimod, une petite molécule modulant les récepteurs sphingosine 1-phosphate 1 et 5 (essai Sunbeam), ou l’essai CONCERTO sur le laquinimod, un activateur du récepteur aux hydrocarbures aromatiques (AhR), dans la SEP récurrente-rémittente (RR).
Sera également présentée l’étude PARADIGMS évaluant le fingolimod chez les enfants. « L’étude est particulièrement importante parce qu’il s’agit de l’une des premières à tester un médicament de nouvelle génération dans la population pédiatrique. Nous attendons les résultats avec impatience », a précisé le Pr Catherine Lubetzki (chef du service de neurologie, hôpital de la Pitié Salpêtrière, Université Pierre et Marie Curie), Présidente du congrès, à Medscape international.
En parallèle, l’étude de phase IIb CHANGE-MS devrait apporter des précisions sur l’intérêt du ciblage du rétrovirus endogène humain (HERV), qui semble impliqué dans l’évolution de la SEP. « Cette hypothèse est dans l’air depuis quelques temps, mais, il y a désormais un médicament candidat et nous allons savoir s’il marche », commente le Pr Lubetzki.
Enfin, à côté des stratégies médicamenteuses, le Pr Jan Patrick Stellmann (Allemagne) présentera les résultats d’une étude sur l’impact de l’exercice physique dans la SEP. « Des recherches fondamentales ont suggéré que l’exercice était associé à la plasticité neuronale et que stimuler les neurones en faisant de l’exercice pouvait induire une remyélinisation », explique le Pr Lubetzki. « Il s’agit d’un domaine de recherche complètement nouveau ».
Hot topics : SEP progressive, nouveaux sous-types de SEP, microbiote
Parmi les autres sujets d’actualité abordés lors du congrès, le Pr Lubetzki cite :
la SEP Progressive avec une session organisée par l’alliance internationale pour la recherche sur la SEP progressive (Progressive MS Alliance) et une session sur les essais thérapeutiques où seront dévoilés de nouveaux résultats IRM dans une étude de phase III avec le fingolimod et les premiers résultats de l’essai de phase II avec l’ibudilat. « Il y a eu beaucoup d’avancées dans la SEP-RR et peu dans la SEP progressive. Maintenant nous voyons plus de progrès. C’est une bonne chose », commente la neurologue française.
la controverse sur les nouveaux sous-groupes de SEP. « Associés à différents anticorps, certains experts les voient comme différentes maladies et d’autres comme des sous-types de la même maladie », explique le Pr Lubetzki.
le rôle du microbiote. « Cette session porte sur le rôle des bactéries de l’intestin, comment elles pourraient impacter la maladie et sur leur possible rôle thérapeutique », précise-t-elle.
le rôle de la matière grise dans l’étiologie de la SEP. « La SEP a toujours été considérée comme une maladie de la matière blanche, mais il y a désormais des éléments qui montrent que la matière grise pourrait aussi être impliquée ».
Nouveaux critères diagnostiques et nouvelles recommandations
Plusieurs sessions sont aussi consacrées aux avancées de la recherche et à la pratique clinique. On retiendra notamment:
une évaluation de l’impact des médicaments sur la conversion d’un premier événement de démyélinisation à une forme secondaire progressive de la maladie. « Il faut un suivi très long pour faire ce type d’analyse et nous n’avions pas beaucoup de données sur ce point », explique le Pr Lubetzki.
plusieurs interventions sur les cellules immunitaires et les différents sous-types impliqués dans la SEP. « De nouvelles données suggèrent que si certains sont délétères et doivent être supprimés, d’autres pourraient avoir un rôle réparateur. La stimulation de ces phénotypes pourrait donc être une nouvelle piste thérapeutique », indique-elle.
une session sur les nouveaux critères diagnostiques de la SEP. « Il est important et vital que le diagnostic soit bien posé. Les critères diagnostiques de SEP sont en cours de révision depuis un an et les dernières recommandations seront annoncées pendant le congrès avec une publication simultanée dans le Lancet Neurology », précise la Présidente du congrès.
deux sessions sur les nouvelles recommandations européennes et américaines de la SEP. « Les recommandations cliniques sur la SEP sont relativement nouvelles. Nous n’en avons vu les premières ébauches que depuis l’année dernière. Il y aura de nouvelles précisions et je suis sûre que cette session sera très suivie », poursuit la neurologue.
une session sur la tolérance des médicaments. « Nous avons de plus en plus de molécules et elles deviennent de plus en plus efficaces, mais en contrepartie, il y a plus d’effets secondaires. Nous avons donc pensé que consacrer une session entière à la sécurité était une bonne idée », explique le Pr Lubetzki.
plusieurs sessions seront consacrées aux nouveautés dans le domaine de l’imagerie. « C’est crucial, non seulement pour mieux comprendre la physiopathologie de la maladie, mais aussi pour améliorer la pertinence des marqueurs intermédiaires de l’efficacité thérapeutique ».
deux sessions plénières, l’une au début du congrès et l’autre à la fin seront consacrées « aux nouveaux concepts physiopathologiques et aux perspectives cliniques » et « aux stratégies de traitement des patients avec une réponse sous-optimale aux traitements ».
Enfin, l’édition 2017 du congrès proposera des ateliers de formation, des présentations de jeunes chercheurs, deux sessions dédiées aux infirmières et 1900 posters.
Bon congrès et à bientôt sur Medscape pour suivre notre couverture !
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Citer cet article: Aude Lecrubier. Sclérose en plaque : les temps forts du congrès mondial à Paris - Medscape - 24 oct 2017.
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