Le D-mannose pour « détourner l’attention des bactéries »
L’autre mécanisme d’adhésion des colibacilles, « récemment découvert », semble plus intéressant à exploiter. Il implique le D-mannose, présent à la surface des cellules de la muqueuse de la vessie et auquel adhèrent les colibacilles pour se fixer à la paroi de la vessie.
Le D-mannose est un monosaccharide. « L'idée est de détourner l'attention des colibacilles de la muqueuse en leur offrant du D-mannose libre. Les bactéries ne se lient plus à la paroi, mais au monosaccharide, avant d'être éliminées dans les urines. »
Quelques études comparatives randomisées ont évalué son utilisation dans le traitement des infections urinaires. La plus importante, en terme d'effectif, a porté sur 308 femmes souffrant de cystite récidivante, en échec de traitement par antibiotique [2].
Ces femmes ont été randomisées en trois groupes pour prendre, pendant six mois, soit une dose quotidienne de D-mannose par voie orale (2g de poudre dilués dans un verre d'eau), soit l'antibactérien nitrofurantoïne (Furadantine, Merck), à raison de 50 mg par jour, soit un placebo.
A six mois, le taux de cystite récidivante était de 60% dans le groupe contrôle, contre respectivement 14,6% et 20,4% chez les patientes ayant reçu le mannose et le traitement par antibiotique. Pour les auteurs, l'effet du mannose est équivalent à celui du nitrofurantoïne.
« Le mannose n'étant pas métabolisé, il est éliminé directement par les reins et passent dans les urines à une dose suffisante pour entrainer les agents pathogènes », explique le Dr Bohbot. « Le traitement recommandé est de 2g par jour de D-mannose pendant trois mois. »
Des préparations à base de mannose sont déjà commercialisées, en tant que complément alimentaire. Selon le praticien, « d'autres spécialités devraient apparaitre car cette piste thérapeutique est très prometteuse ».
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Citer cet article: Cystite récidivante: quelles alternatives à l'antibiothérapie ? - Medscape - 18 oct 2017.
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