Faudra-t-il prochainement évoquer des diagnostics de maladies tropicales, qui ne seraient pas des cas d’importation, dans l’hexagone ? L’installation pérenne du moustique tigre, Aedes albopictus, d’abord dans les Alpes-Maritimes en 1999, puis progressivement, dans 33 départements français laisse entrevoir la possibilité d’épidémies d’arboviroses transmises par ce moustique, à savoir la dengue, le Zika et le Chikungunya.
A ce jour néanmoins, hormis quelques cas en grappes, de telles épidémies n’ont pas eu lieu. Est-ce la conséquence des mesures préventives destinées à limiter la prolifération des moustiques ou bien de conditions encore non optimales pour la propagation de ces virus ? Ces dernières années, on n’a pas assisté, non plus, à une forte recrudescence de ces maladies dans la France d’outremer, rien de comparable avec les 300 000 cas de Chikungunya (un tiers de la population) à La Réunion l’année 2005-2006. Cependant le passage du cyclone Irma dans certaines iles des Antilles françaises pourrait créer des conditions propices à la prolifération des moustiques, à l’origine de nouvelles flambées d’épidémies d’arboviroses.
Zika et dengue en Amérique
Si Aedes albopictus s’est installé durablement en Europe, en Amérique latine, c’est l’autre espèce de moustique tigre, Aedes aegypti, qui gagne du terrain. Outre l’épidémie de Zika, débutée en mai 2015 au Brésil et qui n’a pas disparue puisque le virus reste présent en Amérique latine mais aussi en Afrique de l’Ouest, il faut signaler la réapparition de la fièvre jaune en Guyane française après 20 ans d’absence. Une maladie pour laquelle on connait l’efficacité et la durabilité du vaccin après seulement une injection.
En matière de vaccin, pour la dengue, le Chikungunya et le Zika, les choses ne semblent pas se dérouler aussi favorablement. Le vaccin de Sanofi-Pasteur contre la dengue, Denvaxia®, qui est vendu au Mexique, confère une immunité assez modérée et différente en fonction des sous-types. Pour le Zika et le chikungunya plusieurs candidats vaccins sont encore en cours de développement chez l’homme.
Enfin bien sûr, on peut s’interroger sur la prolifération des tiques en Amérique et en Europe qui provoque des maladies de Lyme avec de nouvelles espèces de borrelia mais aussi de certaines encéphalites à tiques que l’on n’avait jusqu’à présent jamais vues en Europe.
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Citer cet article: Faut-il revoir les cours de médecine tropicale ? - Medscape - 19 sept 2017.
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