POINT DE VUE

Cancer du sein : 5 études majeures à l'ESMO 2017

Dr Thomas Bachelot, Pr Frédérique Pénault-Llorca

Auteurs et déclarations

19 septembre 2017

Enregistré le 11 septembre 2017, à Madrid, Espagne

Frédérique Penault-Llorca et Thomas Bachelot commentent les essais qui ont retenu leur attention dans le cancer du sein : MONARCH 3, LORELEI, KEYNOTE 0086, ExteNET et une étude sur la signature génétique après chimiothérapie néoadjuvante dans le triple négatif.

TRANSCRIPTION

Frédérique Penault-Llorca — Bonjour. Je suis aujourd'hui avec le docteur Thomas Bachelot du centre Léon Bérard à Lyon. Je suis Frédérique Penault-Llorca, du centre Jean Perrin à Clermont-Ferrand, et nous allons vous parler de quelques études qui ont attiré notre attention à cet ESMO 2017.

MONARCH 3 confirme l'intérêt des anti-CDK en 1re ligne en métastatique

Frédérique Penault-Llorca — Thomas, tu vas commencer avec l'étude MONARCH 3.

Thomas Bachelot — Oui, tout à fait, l'étude MONARCH 3, qui était la seule étude de sein présentée en session plénière, qui est la troisième étude qui testait l'intérêt d'un inhibiteur de CDK4/6 dans le cancer du sein métastatique, en première ligne, en association avec les anti-aromatases. Donc, c'est vrai que c'est la troisième étude, mais c'est quand même très intéressant puisqu'on en avait déjà deux qui allaient dans le même sens et cette troisième va encore dans le même sens. D'abord, on a la même survie globale des patientes dans le bras de contrôle qui est de 14 mois, ce qui est tout à fait remarquable. Donc, c'est la troisième étude qui montre qu'effectivement, maintenant, le standard avec une hormonothérapie standard chez ces patientes, c'est 14 mois de survie sans progression. Et cette survie sans progression a été quasiment doublée avec un hazard ratio à 0,54, donc très intéressant dans le bras létrozole + abémaciclib, nous confirmant donc les résultats qu'on avait déjà eu avec le palbociclib et le ribociclib. L'abémaciclib pourrait être un peu plus efficace ; on sait qu'il est un peu plus efficace en première ligne — on ne peut pas faire de comparaison directe entre les différentes études, évidemment — il est un peu plus toxique, il y a un peu plus de toxicité digestive en particulier, jusqu'à 9 % de diarrhée grade 3, donc ce n'est pas négligeable, alors que les autres drogues n'avaient pas ces problèmes.

Enfin, il faudra attendre. La médiane de survie sans progression n'est pas atteinte dans le bras expérimental, donc il faut vraiment attendre de voir jusqu'où ça va et si… peut-être que dans 1 an ou 2 on verra des différences apparaître entre ces différentes études.

Enfin, en tout cas pour l'instant cela confirme vraiment l'intérêt des anti-CDK en première ligne métastatique dans le cancer du sein, en attendant évidemment les résultats de la survie globale pour ces 3 études. Pour l'instant on ne les a pour aucune des 3.

LORELEI : anti-PI3-kinases en neoadjuvant chez les patientes ER+

Je parlerai aussi de LORELEI, qui est une étude très intéressante pour les patientes ER+. C'est la première étude qui testait les nouvelles anti-PI3-kinases (qui sont des anti-PI3-kinases alpha spécifiques, différentes des anciennes qui étaient des pan-PI3-kinases). Là, on sait qu'on cible directement la PI3-kinase mutée, la sous-unité alpha qui est mutée dans 40 % des cancers du sein ER+, et effectivement c'est une étude néoadjuvante, cela double quasiment le taux de réponse chez ces patientes et prouve donc l'intérêt de cette cible thérapeutique tout à fait intéressante.

Frédérique Penault-Llorca — Tu penses donc que la PI3-kinase est probablement un des marqueurs qu'on va être amené à faire dans le cancer du sein dans les mois qui viennent ?

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