Prévention primaire et secondaire
Chacun sait que la prévention est le meilleur moyen de réduire la morbidité et la mortalité cardiaque.
Dimanche, coincé entre la FA et l’inflammation, on prendra connaissance des résultats de COMPASS (Cardiovascular Outcomes for People Using Anticoagulation Strategies), grosse étude de Bayer/Janssen (n=27.402) évaluant le rivaroxaban en prévention secondaire des évènements cardiaques majeurs chez des patients athérosclérotiques. On sait depuis février que l’étude a été interrompue pour cause d’efficacité. Mais on ne sait pas encore lequel des bras de COMPASS est efficace (rivaroxaban 5mg/ x 2 seul ; rivaroxaban 2,5 mg/j x2+ aspirine; aspirine seule). Ici encore, les détails sur la réduction absolue du risque et la sécurité seront primordiaux. Le rivaroxaban est beaucoup plus cher que l’aspirine : un changement de pratique ne serait envisageable que pour un bénéfice clinique important.
En 2013, la FDA avait refusé l’approbation du rivaroxaban en prévention secondaire après syndrome coronarien aigu. L’EMA européenne avait en revanche approuvé cette indication . |
Les promesses du dépistage vasculaire sont dans la prévention : trouvez, et traitez avant la catastrophe. Lundi, à l’ESC, seront présentés les résultats à 15 ans de la Danish Viborg Vascular Screening Trial. VIVA est un essai contrôlé évaluant le bénéfice d’un dépistage (de la maladie artérielle périphérique, de l’anévrisme de l’aorte abdominale et de l’HTA) et d’une prophylaxie vasculaire optimale chez 50.000 hommes âgés de 65 à 74 ans. J’attends beaucoup cette étude : le dépistage fait sens, mais dans le cadre des essais contrôlés et randomisés, il n’apporte généralement pas grand-chose.
Enfin chacun pense certainement que les inhibiteurs de la cholesteryl ester transfert protéine (CEPT) dont l’effet passe par une augmentation du HDL sont morts. Et bien il est possible – en soulignant bien le « possible » – que l’on assiste à la résurrection des anti-CETP avec l’anacétrapib. En juin, Merck annonçait que l’essai REVEAL , qui compare l’anacétrapib au placebo, avait atteint son critère primaire. Un profil de sécurité « cohérent » avec celui des autres études, était par ailleurs annoncé, « notamment en ce qui concerne l’accumulation d’anacétrapib dans le tissu adipeux ».
Les inhibiteurs de la CEPT portent une lourde hérédité. En 2006, Pfizer abandonnait le torcetrapib , qui, dans l’essai ILLUMINATE , augmentait le risque relatif de décès de 60% à 1 an. En 2012, c’était au tour de Roche d’abandonner le dalcetrapib, pour cause d’inefficacité dans l’essai dal-OUTCOME . Enfin en 2015, c’est Lilly qui jetait l’éponge, en stoppant le développement de l’evacetrapib, pour cause d’inefficacité encore une fois, dans l’essai ACCELERATE . |
A l’appui, peut-être, de cette résurrection, sera présentée lundi une étude de randomisation mendélienne examinant les effets de variants génétiques mimant l’action des inhibiteurs de CEPT et des statines.
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Citer cet article: Congrès de cardiologie ESC : les lourds enjeux des études de la cuvée 2017 décryptés - Medscape - 24 août 2017.
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