Nice, France – ACTUALISATION En moins de 15 jours, 5 enfants de 1 à 2 ans ont été hospitalisés à CHU Lenval de Nice pour ingestion de cannabis. L’un d’entre eux a nécessité des soins de réanimation en raison de son état neurologique. Tous ont pu quitter l’hôpital, mais le chef de service des urgences, le Dr Hervé Hass, lance un appel à la vigilance. Dans 4 des 5 cas, les parents ont expliqué que les enfants se seraient intoxiqués en avalant des boulettes de cannabis ou des mégots qui « trainaient » dans un des parcs de la ville. Pour l’instant, aucun commentaire sur le site ou le compte twitter de la ville. IC. |
Hausse alarmante des ingestions accidentelles de cannabis chez les enfants français
Toulouse, France / 22 août 2017 -- « Aujourd’hui, tout enfant de moins de 6 ans sans antécédent qui se présente dans un service d’urgence pour un coma, des signes neurologiques ou un trouble de la conscience devrait subir un dosage de THC

Dr Isabelle Claudet
En effet, en 11 ans, au sein des 24 principaux SAU pédiatriques de France – qui, à eux seuls, représentent 80 % de l’activité sur le territoire – le nombre d’intoxications au THC a augmenté de 133 %. Et celui des appels aux centres anti-poisons de 312 % (contre 40 % pour les autres toxiques) », analyse le Dr Isabelle Claudet (SAU pédiatrique, CHU Toulouse) dans une série rétrospective publiée dans Pediatrics. (Voir aussi notre article Forte hausse des intoxications au cannabis chez les enfants).
Notons qu’aux Etats-Unis dans la même période, le nombre d’appels aux centres antipoison a lui aussi augmenté mais dans une moindre mesure : +147 %.
Qui sont les enfants concernés ?
Avant tout, des enfants de consommateurs puisque 72 % des parents ont avoué prendre régulièrement cette drogue récréative. La France est le pays d’Europe où le cannabis, bien qu’illégal, est le plus consommé : on estime que 22 % des adultes et 39 % des 15-16 ans y ont recours.
La moyenne d’âge des enfants était de 1,5 an et 71 % des ingestions accidentelles concernent des moins de 18 mois. Il s’agissait majoritairement d’enfants qui ont mis à la bouche une boulette de haschich qu’ils ont trouvé au sol chez eux. En effet, dans les trois quarts des cas, l’accident s’est produit au domicile des parents.
Le délai entre l’ingestion et le recours aux urgences est estimé à 4 h 30 environ.
Toutes les régions françaises sont concernées, mais certaines biens plus que d’autres : PACA avant tout, l’Occitanie et le Centre. Viennent ensuite l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, l’Aquitaine, la Haute Normandie et la Picardie.
Un signalement aux autorités judicaire a été réalisé pour 162 enfants et 39 ont bénéficié d’un suivi dont 5 ont été placés en famille d’accueil.
Les enfants se sont présentés avec des symptômes neurologiques peu spécifiques et dont le degré était variable : somnolence, ataxie, hypo ou hypertonie, convulsions, coma, troubles de la conscience, agitation, euphorie, mydriase, tachycardie, hyper ou hypotension, hyperglycémie, hyponatrémie…
88 % des jeunes patients ont été hospitalisés, dont 10 % en unité de soins intensifs, majoritairement en raison de troubles respiratoires ayant nécessité une intubation temporaire ou du fait d’anomalies métaboliques (hyperglycémie, hyponatrémie, acidose métabolique, insuffisance rénale fonctionnelle). Près d’un tiers des enfants ont bénéficié d’examens complémentaires : ECG, TDM céphalique, échographie abdominale, ponction lombaire, EEG.
L’utilisation d’une batterie de tests de toxiques a montré que 8 patients avaient consommé d’autres toxiques que le THC : benzodiazépines, paracétamol, codéine…
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Citer cet article: Jeunes enfants : 5 ingestions accidentelles de cannabis à Nice - Medscape - 30 août 2017.
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