Washington, États-Unis — Le président Donald Trump fait de la lutte contre l'addiction aux opiacés une « urgence nationale ». Les états américains, et en particulier l’Ohio, attaquent en justice les laboratoires pharmaceutiques pour avoir minimisé le caractère addictif des opioïdes concernés.
Overdose en augmentation de 19%
Le 3 août, la police a déclaré avoir arrêté douze personnes près de Los Angeles qui géraient de fausses cliniques, rapporte l’AFP. Ces médecins corrompus ont ainsi pu écouler 2 millions de cachets d’opiacés. Ils émettaient des ordonnances « sans aucune base médicale à travers une série de cliniques qui ouvraient et fermaient constamment », a déclaré pour sa part le département américain de la Justice dans un communiqué. Ces opiacés, obtenus grâce à ce système illégal, ont ensuite pu alimenter le marché noir et contribuer à l’expansion de l’épidémie de drogues qui frappe les États-Unis.
La crise des opiacés, qui provoque une vague de décès sans précédent aux Etats-Unis, a fait l’objet début août d’une prise de conscience nationale Outre-Atlantique. Il faut dire qu’en 2016, les analgésiques opioïdes et l’héroïne ont contribué à quelque 60 000 décès par overdose sur le sol américain, soit une augmentation de 19% par rapport à l’an dernier, selon le New York Times.
Le 10 août, Donald Trump, le président américain, a même interrompu ses congés dans le New Jersey pour organiser une conférence de presse afin de déclarer la crise de dépendance aux opiacés "urgence nationale". Le Congrès devrait ainsi augmenter le budget de lutte contre les opiacés
Médecins corrompus et fausses cliniques
Outre des professionnels de santé corrompus, ce système a pu fonctionner grâce à l’usurpation d’identités de médecins qui refusaient de participer à ce stratagème. Un médecin, qui avait refusé de recevoir 20 000 dollars pour émettre de fausses ordonnances, a été victime de ce genre d’abus : le réseau de dealer a créé à son insu des blocs d’ordonnance à son nom, sans qu’il en ait été informé, pour revendre de l’oxycodone, un antalgique dérivé de la morphine.
Avant d’annoncer ces arrestations, le ministère de la Justice avait déclaré la veille que les procureurs américains cibleraient désormais les médecins et les pharmaciens pour lutter contre cette épidémie d’opiacés délivrés sur ordonnance. Douze procureurs devraient sillonner les États-Unis pour poursuivre les contrevenants, a notamment déclaré Jeff Sessions, ministre de la Justice.
| Oxycontin et Vicodin
Les opiacés ciblés sont, entre autres, l’Oxycontin et la Vicodin, considérés comme très addictifs, et pouvant ensuite conduire à la consommation d’héroïne, lorsque la prescription de ces traitements antidouleurs n’est plus possible. Par ailleurs, des toxicomanes ont aussi recours à des médicaments très puissants, comme le fentanyl, un opioïde de synthèse qui peut tuer par simple contact avec la peau. |
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Citer cet article: Addiction aux antalgiques opiacés : un effet secondaire devenu « urgence nationale » aux US - Medscape - 21 août 2017.
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