La squalamine contre le cancer
L’une des substances les plus intéressantes et les plus étudiées issue du requin est la squalamine. Extraite du foie de l’animal, elle possède des propriétés antivirales et antibactériennes.
Les chercheurs la testent actuellement contre différents types d’infections bactériennes. D’autres études ont mis en évidence ses propriétés anti-angiogéniques qui permettraient potentiellement de lutter contre le développement tumoral.
Précision : Aux Etats-Unis, des compléments alimentaires à base de squalamine sont en vente libre, mais ils ne sont pas approuvés par les Autorités de santé dans une indication médicale. D’ailleurs, aucune recherche n’a aujourd’hui fait la preuve que ces compléments peuvent combattre les infections ou le cancer. En revanche, ils peuvent avoir des effets indésirables sévères en termes de toxicité hépatique, de fatigue, de nausées ou d’anorexie et ne doivent pas être combinés avec certains antibiotiques ou chimiothérapies.
Une piste dans la maladie de Parkinson Dans une étude publiée dans PNAS en février 2017, l’équipe de Michael A. Zasloff (Georgetown University Hospital), découvreur de la squalamine en 1993, a montré in vitro que ce dérivé aminostéroïdien empêche une protéine appelée alpha-synucléine de s’agglutiner dans le cerveau des patients et de former des agrégats de type corps de Lewy, impliqués dans la mort des neurones. Soit une piste à suivre dans le traitement de la maladie de Parkinson. |
Les anticorps IgNAR conservés par l’évolution
Un anticorps de requin connu sous le nom de IgNAR ("Immunoglobulin New Antigen Receptors") pourra peut-être, lui aussi, aider un jour à combattre le cancer, indique Mahmood Shivji. Il a en effet des propriétés qui peuvent aider les scientifiques quand il s’agit de mieux cibler un traitement anticancéreux. En 2014, Matthias J. Feige et son équipe ont montré que cet anticorps possède une structure particulière conservée par l’évolution qui se traduit par une très grande stabilité (due à la présence d’un pont disulfure supplémentaire). Utiliser cet anticorps dans le cadre des thérapies ciblées augmenterait l’efficacité du traitement anticancéreux. Les scientifiques cherchent actuellement comment l’utiliser dans un modèle humain, a expliqué Mahmood Shivji.
Gènes adaptatifs Au cours de leurs recherches, Mahmood Shivji et son équipe ont trouvé deux gènes chez le requin qui pourraient expliquer pourquoi leur système immunitaire est si robuste et pourquoi ces animaux marins ont si peu de cancers. Ces deux gènes ont des équivalents chez l’homme que l’on retrouve associés aux cancers du sein, du côlon et de la prostate. Néanmoins, chez les requins, ces gènes se sont adaptés, expliquant peut-être leur bonne santé. Les recherches sont en cours mais le scientifique prévient : « Cela ne veut pas dire que manger du requin va prévenir ou guérir votre cancer ». |
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Citer cet article: Cicatrisation accélérée, résistance aux infections, aux cancers : ce que nous pouvons apprendre des requins - Medscape - 7 août 2017.
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