Café : bénéfice sur la mortalité confirmé dans deux grandes études

Vincent Bargoin, avec Marcia Frellick

Auteurs et déclarations

20 juillet 2017

Lyon, France, et Los Angeles, Etats-Unis  — Les études et publications sur le café se suivent et globalement aboutissent aux mêmes conclusions. Nous publiions en 2015, sous la forme d’un diaporama, les dernières données scientifiques sur le sujet. Deux nouvelles grandes études confirment que le café est associé à une mortalité significativement diminuée. Le bénéfice a été observé dans des populations européennes, et au sein de différents groupes ethniques dans une étude américaine. Les deux études sont publiées dans les Annals of Internal Medicine[1,2].L’effet à l’échelle individuelle est faible, mais compte-tenu de la consommation à l’échelle planétaire, l’effet en population pourrait être substantiel.

L’effet bénéfique du café a déjà été suggéré par de nombreuses études. Mais des questions restent en suspens quant au mode de préparation du café d’une part, et quant à ses effets dans des populations non occidentales d’autre part.

Un demi-million d’européens

Le premier travail est l’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), menée par une équipe internationale, et pilotée par le Centre International de Recherche sur le Cancer, de Lyon. Elle porte sur 451.743 sujets (dont plus de 320.000 femmes), résidant dans 10 pays européens, et chez lesquels la mortalité générale et les causes spécifiques de mortalité ont été recherchées.

« Nos résultats suggèrent qu’une consommation importante de café est associée avec une mortalité réduite, en particulier la mortalité d’origine digestive et la mortalité liée aux maladies circulatoires », écrivent les auteurs.

Durant un suivi moyen de 16,4 ans, 41.693 décès ont été enregistrés. Dans un modèle multivarié, la consommation d’au moins trois tasses de café par jour est associée à une réduction de 12% de la mortalité toutes causes (RR=0,88 ; IC95%[0,82-0,95] ; p<0,001).

 
Le risque de décès lié à une maladie digestive chute de 59% chez les hommes à partir de 3 tasses de café par jour.
 

Chez les femmes, la baisse de mortalité associée à cette consommation de café n’est toutefois que de 7% (RR=0,93 ; [0,87-0,98] ; p=0,009).

S’agissant des causes spécifiques de mortalité, le risque de décès lié à une maladie digestive chute de 59% chez les hommes à partir de 3 tasses de café par jour par rapport aux hommes buvant moins d’une tasse par jour (p<0,001) et de 40% chez les femmes (p=0,001).

Une relation inverse est également observée entre café et mortalité circulatoire, mais uniquement chez les femmes (RR=0,78 ; [0,68-0,90] ; p<0,001). L’association est particulièrement étroite pour les AVC/AIT (RR=0,70 ; [0,55-0,90] ; p=0,02).

Une tendance analogue est retrouvée chez les hommes, mais elle reste non significative.  

Chez les femmes, toujours, on note cependant une association positive cette fois, du café avec le cancer de l’ovaire (RR=1,31 ; [1,07-1,61] ; p=0,015).

Enfin, le bénéfice associé au café décaféiné semble identique, mais les auteurs sont prudents sur ce point puisque la distinction entre café caféiné ou non n’a pas été opérée dans tous les centres participants à EPIC.

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