Le blog du Pr Christian Perronne – Infectiologue
La Société de Pathologie Infectieuse de LangueFrançaise (SPILF) vient de mettre à jour ses recommandations sur le paludisme [1].
Dans la troisième vidéo qu’il consacre à cette actualisation, le Pr Perronne revient sur la prévention.
La prévention du paludisme d’importation repose sur les mesures de protection contre les moustiques : répulsifs cutanés, moustiquaires imprégnées, et vêtements imprégnés.
« Des données récentes ont montré que la moustiquaire imprégnée est la plus efficace ; elle a permis de faire de grands progrès dans la prévention », souligne le Pr Perronne.
La chimioprophylaxie est recommandée dans les régions à fort risque de paludisme. « Ce risque est environ 1000 fois plus élevé en Afrique sub-saharienne qu’en Asie ou en Amérique tropicale », indique le Pr Perronne. « Par conséquent, la chimioprophylaxie antipaludique n’est indiquée de manière systématique que pour l’Afrique sub-saharienne, et ne l’est plus pour l’Asie ou l’Amérique tropicale. C’est donc une modification majeure ».
« Pour ces régions, moins exposées, la chimioprophylaxie peut se discuter au cas par cas, après avis spécialisé ».
Le Pr Perrone ajoute que l’on peut éventuellement prescrire un traitement curatif de réserve, surtout pour les séjours dans des conditions isolées, pour permettre aux personnes de démarrer elles-mêmes un traitement curatif empirique en cas de doute diagnostic devant une fièvre inexpliquée.
Les traitements recommandés pour la chimioprophylaxie sont l’atovaquone-proguanil (Malarone® et génériques), la méfloquine (Lariam®), « en étant prudent en cas d’antécédents de dépression ou de certains troubles psychiatriques », rappelle le Pr Perronne, ou encore la doxycycline, « pour laquelle il faut avertir du risque de photosensibilité ».
Le traitement préventif doit être poursuivi après la date du retour, durant 7 jours pour l’atovaquone-proguanil, durant 3 semaines pour la méfloquine, ou 4 semaines pour la doxycycline.
Le sujet doit par ailleurs être prévenu que même s’il a pris une chimioprophylaxie, il doit consulter un médecin en cas de fièvre pendant ou après le séjour en zone à risque.
Enfin, il faut rappeler aux sujets d’origine africaine vivant en France depuis plusieurs années, qu’ils ont perdu leur semi-immunité antipaludique, et qu’ils sont à risque de formes graves de paludisme. « Ils doivent prendre les mêmes mesures de prévention que les autres personnes, et de façon impérative ».
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Citer cet article: Recommandations paludisme : 3-prophylaxie - Medscape - 25 juil 2017.
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