Le blog du Pr Christian Perronne – Infectiologue
La Société de Pathologie Infectieuse de LangueFrançaise (SPILF) vient de mettre à jour ses recommandations sur le paludisme [1].
Dans la seconde vidéo qu’il consacre à cette actualisation, le Pr Perronne rappelle les principes et les modalités du traitement.
« Le traitement du paludisme est toujours une urgence », souligne-t-il.
Le traitement de 1ère ligne du paludisme non compliqué de l’adulte ou de l’enfant à Plasmodium falciparum repose actuellement sur une association contenant un dérivé de l’artémisinine : arténimol-pipéraquine (Eurasrtesim®), ou artéméther-luméfantrine (Riamet®).
L’atovaquone-proguanil (Malarone® et génériques) est un traitement de second choix, en cas d’indisponibilité, d’intolérance, de contre-indication ou d’interaction avec les associations de dérivés de l’artémisinine.
La méfloquine (Lariam®) est une alternative chez l’enfant.
La femme enceinte doit toujours être traitée à l’hôpital, par la quinine ou l’atovaquone-proguanil lors du premier trimestre de grossesse.
A partir du second trimestre, l’artéméther-luméfantrine doit être pivilégié.
Le traitement des espèces non falciparum (P vivax, P. ovale, P. malariae, et P. knowlesi) repose habituellement sur la chloroquine, mais aussi sur une association à base de dérivés de l’artémisinine, que ce soit l’Eurartesim® ou le Riamet®.
Ces associations seront préférées à la chloroquine en cas d’infections mixtes incluant P. falciparum, ou en cas d’infection par P. vivax, au retour d’une zone de résistance de P. vivax à la chloroquine.
En cas d’accès palustre à P. vivax ou P. ovale, le traitement de l’accès doit être suivi d’un traitement d’éradication des formes quiescentes hépatiques de Plasmodium par la primaquine, disponible en ATU.
La primaquine ne doit pas être utilisée chez les nourrissons de moins de 6 mois, ni en cas de grossesse ou d’allaitement.
Par ailleurs, avant de commencer un traitement par primaquine, il faut toujours vérifier l’absence de déficit en G6PD (glucose-6-phosphate déshydrogénase) en raison d’un risque d’hémolyse.
Les formes graves de paludisme représentent en France 10% des cas d’importation. Elles sont très majoritairement dues à P. falciparum. Le traitement est alors l’artésunate IV. Il se fait à l’hôpital, souvent en service de réanimation dans un premier temps.
« Cette forme injectable d’artésunate doit être disponible dans chaque hôpital susceptible de recevoir des malades du paludisme », souligne le Pr Perronne.
La quinine IV est, elle, le traitement de seconde ligne.
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Citer cet article: Recommandations paludisme : 2-traitement de l'accés - Medscape - 19 juil 2017.
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