Dépakote et Dépamide interdits chez la femme enceinte bipolaire

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

10 juillet 2017

Paris France – L’ANSM renforce son action pour prévenir les risques liés à l’exposition fœtale au valproate. A partir du 7 juillet, les traitements des troubles bipolaires Dépakote et Dépamide ne doivent plus être prescrits chez les femmes enceintes ou à risque de grossesse, a annoncé l’ANSM dans un communiqué de presse [1].

Jusqu’ici les femmes enceintes atteintes de bipolarité pouvaient encore recevoir des médicaments à base de valproate en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses [2].

Une mention alertant sur cette contre-indication et un pictogramme en forme de rond barré, intégrant la silhouette d’une femme enceinte, figurent désormais sur les boîtes des médicaments.

L’agence précise que la prescription n’est désormais autorisée chez les femmes en âge de procréer qu’à la condition de la mise en place ou de l’existence d’une contraception efficace. En pratique, un test de grossesse doit être réalisé à l’initiation puis régulièrement au cours du traitement.

Cette mesure a pour objectif de ne plus exposer d'enfants aux risques d'un traitement par valproate au cours de la grossesse chez ces patientes. « En effet, les enfants exposés in utero au valproate présentent dans 30 à 40% des cas un risque de troubles graves du développement ou du comportement et/ou, dans plus de 10% des cas, un risque de malformations congénitales », a rappelé l’agence.

D’après une étude de l’ANSM, en cas de grossesse, la plupart des femmes traitées pour trouble bipolaire arrêtent le traitement par valproate lors du 1er trimestre.

L’agence souligne que d'autres options thérapeutiques, médicamenteuses ou non, sont disponibles dans la prise en charge des troubles bipolaires. « Il n’a pas été identifié de patiente traitée pour bipolarité qui tolère uniquement un traitement par valproate », précise le communiqué.

Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le cadre du programme européen de réduction du risque relatif au valproate qui vise à réduire au strict nécessaire l’utilisation de cette molécule en cas de grossesse ou de risque de grossesse. Un arbitrage est actuellement en cours à l’Europe.

Elles viennent renforcer celles prises par l’ANSM en mai 2015. Pour rappel, depuis cette date, la prescription initiale annuelle est uniquement réservée aux psychiatres et un accord de soins est obligatoire (signé par la patiente ou son représentant légal et par le psychiatre) [2].

 

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