Boston, Etats-Unis — Une étude américaine publiée dans le Journal of the American Heart Association, associe les apnées centrales du sommeil à l’apparition d’une fibrillation auriculaire (FA) chez des sujets de plus de 40 ans [1].
3000 sujets d’âge moyen
L’association entre apnées du sommeil et troubles cardiovasculaires (HTA résistante, insuffisance cardiaque) n’est pas nouvelle, et l’on retrouve ces apnées associées audiabète, à la dépression, et même au cancer. S’agissant de la FA également, plusieurs études avaient signalé une prévalence d’apnées du sommeil allant jusqu’à 60% des patients. Les apnées avaient par ailleurs été associées à un taux de récurrence accru après cardioversion ou ablation de FA.
La nouveauté du travail qui vient d’être publié tient d’une part à sa méthodologie, puisqu’il s’agit d’une étude prospective, portant sur près de 3000 sujets d’âge moyen suivis durant plus de 5 ans, et d’autre part au résultat, puisque les apnées centrales multiplient par 2 à 3 le risque d’apparition d’une FA, mais que les apnées obstructives, elles, ne sortent pas significativement.
« Des preuves commencent à être apportées, associant apnées centrales et FA. Les apnées centrales pourrait être un marqueur d’anomalies du système nerveux autonome, du chémoréflexe respiratoire, et de la fonction cardiaque », écrivent les auteurs.
Apnées centrales et respiration de Cheyne-Stokes
L’étude porte sur des participants à la SHHS (Sleep Heart Health Study), cohorte prospective constituée de sujets participants à d’autres cohortes (Atherosclerosis Risk in Communities Study, Cardiovascular Health Study, Framingham Heart Study, Strong Heart Study,Tucson Epidemiologic Study of Obstructive Lung Disease, Tucson Health and Environment Study, New-York University-Cornell Worksite and Hypertension Study).
Tous les patients de la SHHS avaient bénéficié d’une polysomnographie, réalisée au domicile. Les apnées étaient définies par l’arrêt complet ou quasi complet de la respiration durant au moins 10 secondes. Les apnées étaient qualifiées d’obstructives lorsque la pléthysmographie montrait des efforts respiratoires durant l’apnée. Enfin, les hypopnées étaient définies comme une baisse supérieure à 30% du flux d’air inspiré ou de l’amplitude du mouvement respiratoire durant au moins 10 secondes.
Après exclusion des sujets présentant une FA à l’inclusion, ou diagnostiquée par ailleurs (ou prenant des antiarythmiques), 2912 sujets ont été inclus. Tous avaient eu un ECG à l’entrée (ne montrant pas de FA), puis un second, à intervalle d’environ 4 ans. L’effectif était âgé de 63 ans en moyenne, comportait 55% de femmes (HTA : 38% ; diabète : 6% ; IMC : 28,2 kg/m2).
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Citer cet article: Fibrillation auriculaire : les apnées centrales du sommeil seraient un facteur de risque - Medscape - 7 juil 2017.
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